- Source : UFE
La France s'est fixé pour objectif de réduire de 20% sa consommation d’énergie finale et de 40% sa consommation d’énergie primaire d’origine fossile en 2030 par rapport à 2012(1), rappelle l'Union française d'électricité (UFE) en préambule d'une publication mise en ligne le 12 mars.
Dans cette note accessible ci-après, l’UFE détaille ainsi ces « différentes méthodes de comptabilité de l’énergie et leurs impacts sur les politiques publiques, notamment dans le domaine du bâtiment ». Cette intervention de l'association professionnelle du secteur électrique en France fait écho aux débats autour de la future réglementation environnementale pour les bâtiments neufs (RE2020) qui doit entre autres modifier le facteur de conversion de l'électricité en énergie primaire (CEP ou PEF pour Primary Energy Factor en anglais)(2).
Pour rappel, l’énergie primaire désigne « l’énergie contenue dans les ressources tirées de la nature » (énergie du vent, du soleil, des combustibles fossiles, etc.). L’énergie finale désigne quant à elle l’énergie livrée au consommateur final pour satisfaire ses besoins (carburants à la pompe, électricité chez soi, etc.) après transformations par l’homme.
En France, le CEP de l'électricité est jusqu'ici fixé à 2,58(3), sur la base du mix électrique de la fin du XXe siècle et des rendements types retenus pour les différentes centrales de production (méthode utilisée par l'AIE). En janvier 2020, le gouvernement a annoncé une baisse de ce facteur de conversion à 2,3(4) « dans le cadre du lancement d’une phase de modélisation autour de la RE2020 ».
L'UFE plaide pour une comptabilisation en énergie finale pour les politiques sectorielles (bâtiments, mobilité), ce qui constituerait selon elle « une incitation directe pour le consommateur à se tourner vers les équipements les plus performants » (« seule la consommation d’énergie finale faisant par définition l’objet d’un comptage »)(5).
Sources / Notes
- Objectifs et mesures en matière d'efficacité énergétique, Ministère de la Transition écologique et solidaire.
- Le facteur de conversion entre énergie primaire et énergie finale « varie selon les vecteurs énergétiques utilisés et la qualité technique des installations de transformation et de transport ».
- « Au niveau européen, la directive révisée relative à l’efficacité énergétique impose aux États membres d’appliquer par défaut un coefficient de 2,1 révisé tous les quatre ans pour l’électricité. S’ils choisissent d’appliquer une autre valeur, les États membres doivent la justifier au sein des plans énergie-climat transmis à la Commission européenne », rappelle l'UFE.
- Calcul réalisé à partir de « la valeur moyenne anticipée de ce coefficient au cours des 50 prochaines années, permettant ainsi de prendre en compte l’évolution prévisionnelle du mix électrique au cours de la durée de vie des bâtiments neufs ».
- À l'inverse, « comptabiliser et fixer des objectifs de réduction de consommation en énergie primaire permet de prendre en compte l’ensemble des usages de chaque énergie et donc l’ensemble des gisements d’économie d’énergie ».