Les lampadaires IDair sont équipés d’un système de détecteurs de mouvement pour s’illuminer aux moments adéquats. (©Lennard Bunk)
En début de semaine, l’interdiction de laisser éclairés commerces et bureaux entre 1h et 7h du matin est entrée en vigueur en France. Alors que la sobriété énergétique est à l'ordre du jour (notamment dans l'éclairage), les dispositifs innovants d’éclairage se multiplient un peu partout en Europe. Aux Pays-Bas, des étudiants visent à intégrer des considérations environnementales et esthétiques dans leur projet.
Des lampadaires aux airs de plantes
Le système d’éclairage baptisé IDair est le fruit d’une nouvelle approche d’étudiants en design industriel de l’université des sciences appliquées de La Haye. D’un point de vue technologique, il est a priori proche de nombreux dispositifs actuels : des lampadaires constitués de LED à basse consommation alimentées par des cellules photovoltaïques. Non connectés au réseau électrique, ceux-ci sont autosuffisants en énergie.
Les lampadaires développés adoptent toutefois une allure particulière. Ils sont conçus à l'image des plantes, le poteau évoquant la tige et les luminaires les feuilles. Ces « feuilles » comportent les cellules photovoltaïques. Elles sont inclinées de façon à ce que de la lumière soit captée en permanence durant la journée. Les lampadaires mesurent 5,5 m de haut et supportent chacun trois panneaux photovoltaïques de 100 W de puissance unitaire.
Des lampadaires qui filtrent l’air
Avant que les lampadaires ne se mettent à illuminer l’espace urbain durant la nuit, ils permettent aussi, durant la journée, de filtrer une partie de l’air ambiant et de le purifier de ses constituants nocifs pour la santé, en particulier des particules fines ambiantes. Le filtre à air peut traiter jusqu'à 500 m3 d'air par heure. Cette opération consommatrice d’énergie est évidemment limitée mais participe à cette ambition modeste de se glisser dans la peau de végétaux.
L'éclairage nocturne est assuré grâce à une batterie intégrée dans chaque lampadaire. Celle-ci peut stocker jusqu'à 3 kWh d'électricité. Elle se charge lorsque l'énergie captée par les cellules photovoltaïques est supérieure à l'énergie consommée par le filtre à air. Lorsque la charge de la batterie est inférieure à 50%, le système de filtre cesse de fonctionner afin de ne pas nuire à l'alimentation de l'éclairage nocturne.
Si la conception des lampadaires est bio-inspirée, leurs matériaux restent artificiels. Les poteaux sont toutefois composés à 60% de matière recyclée, ce qui renforce l’aspect mat du métal les constituant. A défaut de révolutionner l’éclairage urbain, le dispositif néerlandais IDair peut apporter une touche végétale aux quartiers où il pourrait être implanté. Les concepteurs de ce système soulignent que qu’il n’a toutefois pas vocation à se substituer aux arbres dans la ville bien qu’ils en empruntent quelques traits.
Le système IDair est encore à l'état de projet. Ses concepteurs envisagent un coût de commercialisation de 5 300 euros par lampadaire. (©Lennard Bunk)