La plus puissante centrale photovotaïque actuelle de Paris est installée sur le toit de l'immeuble Quintessence, dans le quartier des Batignolles. (©Marc Verhille - Mairie de Paris)
Les 5e Journées parisiennes de l’énergie et du climat se tiennent jusqu’à demain à Paris. Elles contribuent à la dynamique impulsée par le Plan Climat de la ville. Ce dernier doit permettre de relever un défi très ambitieux, à savoir dessiner les contours d’une métropole durable. Adopté en 2007, ce Plan Climat doit être réajusté d’ici à la fin de l’année afin d’évaluer les actions à mettre en place ou à réorienter.
Facteur 4 à l’échelle d’une grande capitale
Comme le Paquet Énergie-Climat pour la France, la ville de Paris s’est fixé différents objectifs à l’horizon 2020 :
- une réduction de la consommation d’énergie du territoire de 25% par rapport à 2004 ;
- une intégration des énergies renouvelables et de récupération (ENR2) à hauteur de 25% dans la consommation globale d’énergie ;
- une réduction de 25% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2004.
La ville de Paris a porté tous ces objectifs à 30% pour son patrimoine et son administration. A plus long terme, elle a l’objectif « facteur 4 » en ligne de mire, c'est-à-dire la réduction de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre du territoire de 75% en 2050 par rapport à 2004.
Le logement et les transports innovent
A l’heure des premiers bilans, la mairie de Paris fait état de résultats prometteurs dans les principaux secteurs consommateurs d’énergie : les logements et les transports. Des premiers immeubles dits « BBC » et « passifs » ont été construits dans l'écoquartier Fréquel-Fontarabie (20e arrondissement). Entre 2004 et 2009, la consommation énergétique des logements existants, au nombre de 1,3 million, a été réduite de 6%. La construction de nouveaux logements est désormais soumise à un objectif de consommation de 50 kWh/m2/an, soit le niveau du label BBC-Effinergie. La rénovation des logements constitue encore une mission ardue, plus de ¾ des logements ayant été réalisés avant la première réglementation thermique de 1974.
Dans les transports, de nouveaux modes ont été expérimentés ces dernières années. Outre le succès des Vélib’ et le lancement des Autolib’ en décembre 2011, quatre lignes de bus de quartier (« traverses ») ont été développées. Un service de navettes fluviales dit « Voguéo » a été expérimenté entre 2008 et 2011 sur cinq escales en bord de Seine. Dès l’automne 2013, il devrait être étendu sur 3 lignes desservant Paris et les communes voisines.
Le projet de Plan Climat actualisé note en revanche les efforts à fournir dans le secteur tertiaire et pour sensibiliser les citoyens. Les Parisiens sont d’ailleurs appelés à s’exprimer sur ce Plan Climat de la ville dans le cadre d’une consultation publique jusqu’à la fin du mois d’octobre. Pour rappel, la facture d’énergie annuelle par résident parisien est estimée à 660 euros par an en 2011.
La plus grande centrale photovoltaïque de la ville en lumière
A l’heure actuelle, Paris produit un peu plus de 3% de l’énergie qu’elle consomme, grâce au réseau de chaleur géré par la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU). La géothermie constitue la source d’énergie renouvelable la plus prometteuse identifiée par la ville. Un puits géothermique, d’une puissance de 52 MW, a d’ailleurs d’ores et déjà été créé dans le cadre du projet Paris-Nord Est.
Un large programme d’installation de panneaux solaires, photovoltaïques ou thermiques, de 200 000 m2 à l’horizon 2020, est également prévu. Dans ce contexte, la mise en service de la plus puissance centrale photovoltaïque de la ville (96 kWc) mi-septembre a fait l’objet d’une certaine médiatisation. Fixée sur le toit d’un immeuble d’habitation des Batignolles dans le 17e arrondissement, cette centrale exploitée par Solarvip ne pourra satisfaire qu’une infime partie de la consommation d’énergie parisienne. Elle constitue toutefois un témoignage encourageant de la progression du Plan Climat dans la capitale.