Le projet de « serpent solaire » en Californie (©Mans Tham)
Les installations solaires nécessitent de vastes espaces pour produire de l’électricité à grande échelle. Plusieurs projets proposent d’utiliser les autoroutes en vue d’exploiter l’énergie solaire.
Une première mondiale en Italie
La Sicile fait office de précurseur dans le domaine puisqu’elle a accueilli la première autoroute alimentée en énergie par des panneaux solaires. Les voies reliant Catane à Syracuse sur l’A18 sont achevées depuis novembre 2010 et officiellement mises en service depuis le 1er janvier 2011. Sur les 50 km séparant les deux villes, un tronçon de 30 km est autonome en énergie. Il est équipé de 85 000 panneaux solaires photovoltaïques installés sur les bas-côtés permettant d’alimenter différents équipements : les panneaux de signalisation lumineux, l’éclairage de la route, la ventilation des tunnels ou encore les bornes téléphoniques d’urgence.
La production électrique annuelle est estimée à 12 millions de kWh, et 10 000 à 15 000 tonnes de CO2 seraient économisées chaque année.
Un « serpent solaire » en Californie
Le concept d’infrastructure solaire proposé par l’architecte suédois Mans Tham est encore plus ambitieux. Dans son projet, une voie de 24 km de long est recouverte par 600 000 panneaux solaires photovoltaïques intégrés sur l’équivalent de 960 000 m2 de toiture. Leurs dispositions suivent des diagonales qui, par leur croisement et leurs courbes évoquent les écailles d’un serpent, d’où le nom du projet Solar Serpents in Paradise. En théorie, jusqu’à 150 GWh d'énergie par an pourraient être ainsi générés, permettant de subvenir aux besoins électriques du quartier de Venice à Los Angeles.
L’ombre créée par ce tunnel peut également réduire l’utilisation de la climatisation dans les voitures et ainsi de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, l’architecte imagine d’associer un procédé en cours de développement, utilisant des unités de capture de gaz d'échappement sur les bas-côtés de l’autoroute afin d’en capter le CO2 et de fabriquer du biocarburant à base d'algues. Dans son projet, Mans Tham envisage aussi l’installation de stations permettant aux véhicules électriques de recharger leurs batteries grâce à l’énergie solaire produite par les panneaux du tunnel.