A fin 2014, la puissance installée du parc électrique français atteint 128,9 GW dont 49% pour le seul parc nucléaire. (©photo)
La production d’électricité de la France atteint 540,6 TWh en 2014. Elle est générée à près de 77% à partir du parc nucléaire. La consommation d'électricité nationale atteint pour sa part 465,3 TWh. Le solde exportateur de la France est ainsi toujours fortement positif.
Les chiffres clés de l'électricité en France en 2014 (©Connaissance des Énergies)
La production nette d’électricité : 540,6 TWh
La production d’électricité française en 2014 a baissé de 1,8% par rapport à 2013. Cette baisse est liée à celle de la consommation (un équilibre offre-demande devant être maintenu à tout moment sur le réseau). L’essentiel de la production française provient toujours du parc nucléaire français (77% de la production en 2014).
Les énergies renouvelables comptent désormais pour 17,7% dans le mix électrique national. C’est toujours l’énergie hydraulique qui fournit l’essentiel de la production renouvelable malgré une légère baisse de sa production (-9,7%), suite à une année 2013 exceptionnelle en matière de pluviométrie. Avec 12,6% à elle seule de la production nationale, l’hydroélectricité reste la 2e source d’électricité en France. Les productions photovoltaïque et éolienne ont respectivement augmenté de 27,2% et de 6,7%.
Sur l'ensemble de l'année, 1 042 mégawatts (MW) de nouvelles capacités éoliennes été installées en France, selon la FEE qui regroupe 90% des acteurs du secteur. Cette reprise du secteur est principalement due à un "volontarisme politique avec la sécurisation des tarifs d'achats en 2014 et la loi Brottes en 2013 qui a supprimé les zones de développement éolien et la règle des cinq mats", qui fixait un minimum de cinq turbines pour construire un parc éolien, a expliqué Frédéric Lanoë, président de la FEE.
La production issue des centrales à combustible fossile (par ordre d’importance : gaz, charbon, fioul) est en revanche en fort recul (-39,6%) et ne compte plus que pour 5% de la production électrique nationale. La production des centrales à charbon a en particulier baissé de 58,2% en 2014 en raison de la fermeture d’un certain nombre d’entre elles (qui anticipait une nouvelle réglementation européenne en matière d’émission de CO2 entrée en vigueur fin 2014). Les centrales à combustible fossile, en particulier à gaz, restent toutefois essentielles comme centrales de « back up » pour assurer la stabilité du réseau avec une production prévisible et rapidement disponible lors des pics de consommation.
La consommation brute d’électricité : 465,3 TWh
La consommation d’électricité en France en 2014 a baissé de 6% par rapport à l’année 2013. Cette baisse est essentiellement due au caractère thermosensible de la consommation électrique : 2014 a été l’année la plus chaude depuis le début du XXe siècle, avec des températures supérieures de 0,5°C en moyenne aux températures de référence.
En corrigeant cet « aléa météorologique », la consommation électrique française a seulement baissé de 0,4% en 2014. Pour rappel, on estime que chaque baisse d’un degré Celsius en hiver entraîne un appel de puissance supplémentaire de 2 400 MW, soit l’équivalent de la capacité de deux gros réacteurs nucléaires.
effet de serre de 20% d’ici à 2020 et de 40% d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990.
Les chiffres clés à retenir sur la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre en France (©Connaissance des Énergies)
Le solde exportateur de la France : + 65 TWh
Du fait de la faible consommation nationale et des prix bas sur le marché de gros français, le solde exportateur net de la France a fortement augmenté en 2014 (+18 TWh par rapport à 2013). RTE signale une croissance des échanges d’électricité entre les pays européens, principalement sous l’effet de l’intégration au mix énergétique d’énergies renouvelables à la production intermittente.
La France n’a connu aucune journée d’importation nette (elle n’a jamais importé davantage d’électricité qu’elle n’en a exporté). Elle reste en revanche importatrice nette vis-à-vis de l’Allemagne (-5,9 TWh) avec qui les interconnexions électriques ont été saturées près de la moitié de l’année.
Baisse de la consommation d'énergie
En 2014, la consommation d’énergie primaire en France a été inférieure à la barre symbolique des 250 Mtep pour la première fois depuis 1995. Elle a baissé d’environ 4% par rapport à 2013, en grande partie en raison des températures très clémentes dans l’hexagone : ces dernières ont en effet été supérieures de 1,5°C en moyenne par rapport à la période 1981-2010. Ainsi, les besoins de chauffage ont été entre autres fortement réduits. Il s’opère des pertes relativement importantes lors de ces opérations de transformation (ex : chaleur nucléaire en électricité, raffinage), de transport et de distribution de l’énergie jusqu’aux consommateurs (ex : pertes par effet Joule, transport des hydrocarbures). La consommation d’énergie « finale » de la France a ainsi avoisiné 150 Mtep en 2014.
Sous l’effet de cette baisse de la consommation, les dépenses d’énergie des ménages français dans leurs logements ont diminué de près de 11% l’an dernier par rapport à 2013. Les dépenses liées aux carburants ont pour leur part baissé d’environ 60 euros par foyer en moyenne sur l’année 2014 du fait de la baisse des prix à la pompe (-4,1% par rapport à 2013). Au total, un ménage français a dépensé en moyenne 2 980 euros pour ses besoins énergétiques en 2014, soit une baisse de près de 240 euros par rapport à 2013.
La baisse des cours du pétrole, du gaz et du charbon a par ailleurs sensiblement réduit le coût des importations de combustibles de la France (celles-ci ont également diminué en volume). La facture énergétique française a ainsi atteint 54,6 milliards d’euros en 2014, contre 65,5 milliards en 2013. La seule facture pétrolière compte encore pour près de 82% de ce montant (45 milliards d’euros). Rappelons que le solde du commerce extérieur de la France en matière d’énergie reste légèrement supérieur au déficit commercial de la France (évalué à 53,8 milliards en 2014).
Des émissions de gaz à effet de serre en baisse
Les émissions de gaz à effet de serre de la France ont baissé de 16,2% entre 1990 et 2014. Cette baisse a été particulièrement marquée dans l’industrie manufacturière (- 42% entre 1990 et 2014) et assez limitée dans le résidentiel-tertiaire (-5%). Les émissions du secteur des transports ont pour leur part augmenté de 11% entre 1990 et 2014, principalement en raison de la hausse du nombre de véhicules en circulation (et malgré la baisse des consommations unitaires des véhicules).
Depuis le milieu des années 2000, « la tendance des émissions de gaz à effet de serre est à la baisse pour l’ensemble des secteurs », indique le Commissariat général au développement durable. D’après les dernières données ministérielles, les transports comptent encore pour 29,2% des émissions nationales de gaz à effet de serre, en raison de l’importante consommation de produits pétroliers.
Les émissions de CO2 du secteur électrique ont diminué l’an passé de plus de 40% par rapport à 2013. Cela est principalement dû à une baisse de la consommation et à une substitution d’unités renouvelables à des centrales fossiles.
Le Commissariat général au développement durable indique que les « emplois environnementaux », incluant en particulier la filière solaire photovoltaïque et l’agriculture biologique, ont augmenté en France de plus de 35% entre 2004 et 2014, soit d’environ 3,1% par an (contre une hausse des emplois de 0,3% en moyenne pour l’ensemble de l’économie).
Les voitures neuves vendues en France en 2014 ont émis en moyenne 114 grammes de gaz carbonique (CO2) au kilomètre, soit 3 grammes de moins qu'en 2013. Les ventes de véhicules diesel (64% des ventes) ont continué à baisser en 2014 (- 3 points par rapport à 2013). La France comptait plus de 9 064 points de recharge publics pour véhicules électriques au 31 décembre 2014, soit environ 80% de plus que fin 2013.