Vue aérienne du barrage d'Iffezheim. (©EDF-Thierry Dichtenmuller)
Etat des lieux.
Production électrique en hausse
La production électrique nette de la France (550,9 TWh) a augmenté de 1,7% par rapport à 2012. Les énergies renouvelables progressent dans le mix électrique : elles ont généré 18,6% de la production électrique totale en 2013, mais encore seulement 4,8% hors hydraulique. La production du parc nucléaire français, relativement stable, a généré 73,3% de la production française l’année passée. Pour rappel, François Hollande s’est engagé à réduire cette part à 50% d’ici à 2025.
A fin 2013, le parc électrique français a une puissance installée de 128 029 MW. Cela équivaut à 794 MW de moins qu’un an auparavant. L’installation de nouvelles capacités renouvelables ne compense en effet pas la fermeture de nombreuses centrales thermiques à combustible fossile.
Chaque année, la puissance du parc électrique renouvelable augmente (+ 1 458 MW en 2013). Le rythme de cette croissance se ralentit toutefois ces dernières années (depuis 2009 pour l’éolien, depuis 2011 pour le photovoltaïque). Des unités de production renouvelables sont amenées à se substituer peu à peu à d’autres installations existantes, dans un contexte de « transition énergétique ». Le caractère intermittent des énergies éolienne et solaire exige toutefois de conserver des centrales d’appoint.
Les raccordements d'éoliennes ont chuté de 30% en 2013 et ceux des panneaux photovoltaïques de 45%.
Pour l'éolien, le parc a augmenté de 535 mégawatts l'an passé, contre 815 mégawatts en 2012.
En France, les nouvelles installations photovoltaïques raccordées au réseau électrique en 2013 ont une puissance cumulée de 613 MW… soit 3,4% de la puissance photovoltaïque mondiale. Elles portent la puissance totale du parc photovoltaïque français à 4 673 MW, soit approximativement 3,5% de la puissance électrique nationale. Cette source d’énergie n’a fourni toutefois que 0,8% de la production électrique française en 2013 en raison de son faible facteur de charge. C’est dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Aquitaine que la puissance raccordée en 2013 a été la plus importante. Cela conforte le leadership dans ce secteur de ces 4 régions qui disposent sur leur territoire de plus de 44% de la puissance photovoltaïque française à fin 2013.
Si l’hydraulique est l’énergie renouvelable historiquement développée pour produire de l’électricité en France (73,9% en 2013), l’éolien a symbolisé durant les années 2000 le développement des EnR électriques. La puissance installée du parc éolien français était quasiment nulle en 2000 (48 MW) et a été multipliée par un facteur 100 durant la décennie. Depuis 2011, l’installation de nouvelles capacités est toutefois en fort recul. En 2013, les raccordements éoliens ont ainsi baissé de 32% par rapport à l’année précédente en termes de puissance.
Le solaire photovoltaïque connait un ralentissement encore plus marqué bien que le nombre d’installations raccordées continue d’augmenter (325 225 à fin mars 2014 selon les données ministérielles). Nous vous restituons ci-dessous sous forme d’infographie les chiffres clés des EnR électriques (puissance, production, données socio-économiques) en France.
Or, certaines centrales thermiques à combustible fossile, relayées au rôle de centrales de pointe activées lors des pics de consommation, ne sont plus rentables dans ces conditions. Certaines d’entre elles ferment ou sont temporairement mises hors service. En 2013, le parc électrique français a ainsi perdu l’équivalent de 2 251 MW de capacités thermiques à combustible fossile. L’essentiel de ces fermetures concerne des centrales au charbon (- 1 573 MW) et au fioul (- 607 MW).
La puissance du parc nucléaire a pour sa part très peu évolué ces 15 dernières années. Ses 58 réacteurs répartis entre 19 centrales ont, à fin 2013, une capacité cumulée de 63 130 MW, soit presque la moitié de la puissance de l’ensemble du parc électrique français. Rappelons que chaque mégawatt a une production électrique variable selon le facteur de charge de l’unité de production.
La puissance du parc électrique français tend à augmenter mais décroît certaines années : en 1994, en 1998, en 2003, en 2005 ou encore en 2013. (©Connaissance des Énergies)
Consommation aussi en hausse
La consommation électrique française (495 TWh) a légèrement augmenté de 1,1% par rapport à 2012 en raison des températures froides lors du premier semestre et en novembre dernier. Corrigée de l’aléa météorologique, cette consommation est en légère baisse et avoisine les 480 TWh. La sensibilité de la consommation électrique française aux températures froides s’est accrue cette année avec la progression du chauffage électrique dans les logements. Désormais, il est estimé que chaque degré Celsius de moins en hiver entraîne un appel de puissance supplémentaire de 2 400 MW sur le réseau (« gradient d’hiver »).
Le solde exportateur net de la France (44,2 TWh) confirme la première place du pays parmi les différents pays exportateurs d’électricité en Europe en 2013. Les échanges de la France avec ses voisins sont tous exportateurs nets, à l’exception de l’Allemagne.
La différence entre le volume d’électricité produite et importée et le volume d’électricité consommée et exportée est principalement imputable aux pertes en ligne sur le réseau électrique (en moyenne, 2,5% de la consommation est perdue sur les lignes par effet Joule).
Sources : RTE, Enerdata
Le transport routier
Le parc automobile français est constitué de 31,6 millions de voitures particulières selon les dernières données ministérielles portant sur 2013. Près de 60% d'entres elles sont équipées de moteurs Diesel.
Les statistiques ministérielles font état de 989 milliards de voyageurs-kilomètres (unité de transport équivalant au transport d’un passager sur une distance d’un kilomètre) sur le territoire français en 2013. Sur ce total, 819 milliards ont été effectués à bord d’un véhicule particulier, soit 82,9% des voyageurs-km en 2013. Cette part est en très légèrement diminution depuis un pic en 2003 (85,3% des voyageurs-km).
Selon l'Ufip, la fédération du secteur, les livraisons de carburants en France ont légèrement reculé de 0,5% en 2013, pour atteindre 49,78 millions de mètres cubes. Les ventes totales d'essence sans plomb ont baissé de 3,1%, tandis que celles de gazole, carburant le plus vendu en France, sont restées quasi-stables (+0,1%), représentant 81,2% du total des volumes écoulés.
Les routes constituent le principal réseau de transport en France. Leur longueur continue à s’accroître, contrairement à celles des voies ferrées exploitées. Entre 1995 et 2013, la longueur des routes en France est ainsi passée de 962 000 km à 1,07 million de km, soit 3,2 fois la distance entre la Terre et la Lune.
Les chiffres clés du transport routier en France (©Connaissance des Énergies)
Bien que le transport en véhicule particulier soit en progression régulière depuis le début des années 2000, c’est le transport ferré qui a connu la plus forte croissance sur cette période grâce à l’ouverture de lignes de train à grande vitesse et le développement des tramways et métros en milieu urbain. Le transport par bus et car est également en forte augmentation (de l’ordre de 25% depuis 2000), en particulier sur des courtes distances. Notons que près de la moitié du transport collectif de proximité est effectuée en Ile-de-France alors que la région accueille seulement 19% de la population métropolitaine.
Les dépenses des Français consacrées aux transports s’élèvent à 148,2 milliards d’euros en 2013. Ce poste constitue près de 13,2% du budget des ménages en France contre 13,9% en 2008 et 14,9% en 1990. Rappelons qu’une personne en France roulant 30 km par jour pour se rendre à son travail avec un véhicule consommant 8 litres d’essence SP95 aux 100 km dépense un peu plus de 100 euros par mois en carburant.
En France, les transports sont responsables de l’émission de 129,8 millions de tonnes équivalent CO2 en 2013 (dont 122,6 millions de tonnes pour le seul transport routier), soit près de 27% des émissions françaises de gaz à effet de serre (GES). Il s’agit du secteur le plus émetteur de GES devant l’agriculture. Les émissions provenant des transports sont en légère baisse depuis 2004 mais elles ont en moyenne augmenté de 0,4% par an sur la période 1990-2013.
La facture énergétique pèse toujours plus lourd pour les ménages
Chaque ménage français a dépensé en moyenne 3.210 euros en 2013 pour couvrir ses besoins en énergie (transport et logement), un chiffre qui représente 6,2% de leurs dépenses globales. Une proportion inédite depuis 1991 et la guerre du Golfe. La facture "énergie" des Français était de 3 170 euros en 2012 et de 2 953 euros en 2011, selon les chiffres du ministère.
Le logement est en hausse de 100€ quand les carburants sont en baisse de 60€ par rapport à 2012.
Au niveau national, la facture énergétique de la France a atteint 66 milliards d'euros en 2013, soit un recul de 4,6% par rapport au record de 2012. La France a payé 52 milliards d'euros pour sa facture pétrolière, 2 milliards pour le charbon, et plus de 14 milliards pour le gaz.
Les produits pétroliers, bien qu'en baisse structurelle, sont toujours la première forme d'énergie consommée (41%). L'électricité, toujours en augmentation, est en deuxième place (25%), devant le gaz (21%), les énergies renouvelables et celle tirée de la valorisation des déchets (10%) et le charbon (4%).
36 milliards d'investissements climat
Les entreprises, les ménages et l'Etat français ont dépensé, en 2013, 36 milliards d'euros pour des investissements en faveur du climat, selon une étude publiée jeudi par l'Institute for climate economics (I4CE).
Ce total comprend 18 milliards d'euros dans l'efficacité énergétique, principalement des bâtiments, 5 milliards d'euros dans les énergies renouvelables et 12 milliards d'euros dans les infrastructures de transport durable. A cela s'ajoute 1,3 milliard d'euros dans le nucléaire avec le chantier de l'EPR.
Ces investissements représentent 10% des investissements matériels en France.
La France a émis 492 millions de tonnes équivalent CO2 en 2013.