Parc éolien mondial en 2015 : état des lieux et perspectives

parue le
Eolien en Australie

L'Australie disposait à fin 2015 d'un parc éolien installé de 4,2 GW. Ici, la ferme éolienne de Macarthur au sud-est du pays. (©Vestas)

Le Global Wind Energy Council (GWEC)(1) a publié aujourd’hui son rapport bisannuel sur le développement de l’énergie éolienne dans le monde et ses perspectives à moyen et long terme. Quelles en sont les principales conclusions ?

L’éolien dans le monde à fin 2015

A fin 2015, la puissance installée(2) du parc éolien mondial a atteint 435 GW, soit près de 7% des capacités électriques installées dans le monde à cette date. Mais en raison d’un facteur de charge limité(3), essentiellement lié à l’intermittence des ressources en vent, l’éolien ne couvre encore que 4% environ de la demande d’électricité mondiale, avec une production de 868 TWh en 2015.

Selon le GWEC, l’industrie éolienne intervient aujourd’hui dans plus de 80 pays, 28 d’entre eux disposant d’un parc éolien de plus de 1 GW de puissance installée. La Chine compte à elle seule pour plus d’un tiers des capacités éoliennes installées dans le monde (145,4 GW à fin 2015). Près de 30,8 des 63 GW de nouvelles capacités éoliennes connectées au réseau électrique dans le monde en 2015 l’ont été dans ce pays.

Deuxième grand marché éolien, les États-Unis ont ajouté 4 000 nouvelles éoliennes à leur parc électrique en 2015 (avec une puissance unitaire moyenne légèrement supérieure à 2 MW), portant la puissance éolienne installée dans le pays à 74,5 GW (avec un premier parc offshore qui devrait être mis en service d’ici à fin 2016).

Pour l’éolien offshore, la quasi-totalité du parc mondial reste concentrée en Europe, le Royaume-Uni et l’Allemagne comptant à eux seuls pour plus des deux tiers des capacités installées. La Chine, le Japon et la Corée du Sud développent également des fermes en mer.

Parc éolien mondial

Les cinq pays disposant des principales capacités éoliennes comptaient pour plus de 72% du parc éolien mondial en puissance à fin 2015. (©Connaissance des Énergies)

Des avantages environnementaux… et économiques ?

Se référant aux objectifs de la COP21, le GWEC réaffirme la nécessité de déployer massivement les énergies renouvelables telles que l’éolien pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (sous réserve qu’elles se substituent à des sources de production carbonées) et de polluants. L’organisation insiste par ailleurs sur le fait que l’énergie éolienne ne consomme pas d’eau en phase de production contrairement aux différentes centrales thermiques(4). A fin 2015, plus d’un million de personnes dans le monde étaient employées par l’industrie éolienne selon le GWEC qui signale une hausse de 5% des emplois dans ce secteur par rapport à l’année précédente.

D’un point de vue économique, le prix des turbines éoliennes a chuté d’un tiers depuis 2009(5). Le GWEC estime aujourd’hui que certains projets éoliens terrestres permettent de produire de l’électricité à un coût d’environ 40 $ par MWh, soit 30% moins que les nouvelles centrales à gaz et au charbon construites en Europe selon le GWEC. Restent à trouver les sites les plus favorables à l’implantation de parcs éoliens et à gérer l’intermittence de la production.

Un cinquième des besoins électriques mondiaux couverts par l’éolien ?

Le rapport bisannuel du GWEC envisage 4 scénarios de développement de l’énergie éolienne dans les décennies à venir. Dans le plus favorable d’entre eux à la filière (« Advanced Scenario » supposant un fort engagement en faveur des énergies renouvelables), le GWEC estime que l’éolien pourrait couvrir 20% de la demande électrique mondiale en 2030.

Cette projection induit toutefois de forts gains d’efficacité énergétique en parallèle et l’AIE prévoit pour sa part, dans son scénario central (« New Policies ») que 11% à 12% de la demande mondiale électrique pourra être couverte par l’éolien en 2030, puis potentiellement 20%... à l’horizon 2050.

Sources / Notes

  1. Association internationale représentant les différents acteurs de l’industrie éolienne mondiale.
  2. Les données de « puissance installée » du GWEC correspondent aux capacités raccordées au réseau électrique.
  3. Le facteur de charge de l'éolien avoisine structurellement 25%. Le GWEC mise sur un facteur de charge moyen de 28% d'ici à 2030.
  4. Une donnée moins relayée que la baisse des coûts des panneaux photovoltaïques qui est plus spectaculaire.
  5. Dans l’Union européenne, il est rappelé que la production d’énergie compte pour environ 44% de la consommation totale d’eau.

 

Global Wind Energy Outlook 2016, GWEC 

Site du Global Wind Energy Council (GWEC) 

Sur le même sujet