Les États-Unis sont toujours les premiers producteurs d’hydrocarbures liquides au monde et devraient voir leur production encore augmenter en 2017 et 2018. Ici, au Texas. (©Apache)
Les États-Unis sont restés les premiers producteurs mondiaux de gaz naturel et d’hydrocarbures liquides en 2016 selon un article publié hier par l’EIA américaine(1). État des lieux.
Premier producteur d’hydrocarbures liquides mais 3e producteur de pétrole brut
Les États-Unis sont, depuis 2009, les premiers producteurs mondiaux de gaz naturel et, depuis 2013, d’hydrocarbures liquides. Ces hydrocarbures liquides comprennent principalement le pétrole brut et les condensats de gaz naturel qui comptent pour près de 60% de la production américaine d’hydrocarbures liquides (cette part étant bien plus élevée en Arabie saoudite et en Russie)(2).
Initiée début 2015 en raison de la chute des prix du pétrole, la baisse de la production américaine d’hydrocarbures liquides a pris fin en septembre 2016. Depuis lors, la production américaine aurait augmenté en 6 mois de près de 1 Mb/j selon IFP Énergies nouvelles qui souligne le caractère « extrêmement élevé » et rapide de cette hausse.
Au total, la production américaine d’hydrocarbures liquides qui avait atteint 14,8 millions de barils par jour (Mb/j) en 2016, pourrait s’élever à 15,6 Mb/j en 2017, puis 16,7 Mb/j en 2018 selon les estimations de l’EIA. Précisons que, pour les seuls volumes de pétrole brut, les États-Unis restent le 3e producteur au monde en 2016 (8,9 Mb/j)(3), derrière l’Arabie saoudite et la Russie (dont les productions dépassent 10 Mb/j).
Schiste américain, stocks et tensions géopolitiques
La reprise de la hausse de production américaine d’hydrocarbures liquides est, selon IFP Énergies nouvelles, due pour moitié au pétrole de schiste mais aussi à une augmentation de la production des liquides de gaz naturel et de celle de pétrole issu de gisements offshore (fruit des investissements décidés entre 2010 et 2014 lorsque les cours du pétrole étaient au plus haut).
Le potentiel du schiste américain étant confirmé par des coûts de production de plus en plus faibles, l’EIA révise régulièrement à la hausse ses prévisions sur la production américaine de pétrole en 2017 et 2018. Ce dynamisme du schiste américain pèse fortement sur la stratégie de l’OPEP qui a cependant reconduit fin mai, avec d’autres grands producteurs partenaires (dont la Russie), son accord de réduction de production.
Cette reconduction de l’accord est censée entre autres permettre de réduire le niveau des stocks excédentaires de pétrole dans les pays de l’OCDE, qui atteignent actuellement près de 210 millions de barils, ce qui correspond à une mise sur le marché potentielle de 0,6 Mb/j de pétrole pendant un an.
Si l’OPEP a jusqu’ici respecté de façon assez stricte ses quotas de production décidés fin novembre 2016, les tensions récentes avec le Qatar font par ailleurs craindre un risque de fissure au sein de l’organisation. Dans ces conditions, l’atteinte des objectifs de l’OPEP semblent encore incertaine. Côté américain, l’administration américaine a « peu d’influence » sur les évolutions en cours selon IFP Énergies nouvelles, mais la construction de nouveaux pipelines pourraient encore favoriser la croissance du schiste américain.