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La part de l'électricité dans la consommation mondiale d'énergie du secteur des transports passera « de 1% aujourd'hui à 23% en 2050 », prévoit la société de services norvégienne DNVdans son nouveau rapport Transport in Transition publié ce 4 mai (accessible en fin d'article).
Quelle évolution du mix énergétique dans les transports d'ici 2050 ?
En 2021, les transports ont compté pour 26% de la consommation finale d'énergie dans le monde et pour 62% de la consommation mondiale de pétrole. Près de 89% de la consommation énergétique du secteur provenait du pétrole (contre 6% pour le gaz naturel, 4% pour les biocarburants et 1% pour l'électricité).
D'ici à 2030, DNV envisage une forte croissance du gaz naturel, de l'électricité et des biocarburants mais « le pétrole satisfera toujours 82% de la demande d'énergie des transports » à cette date, estime DNV.
Après 2030, l'électricité pourrait progresser plus significativement jusqu'à compter pour quasiment un quart du mix énergétique des transports à l'horizon 2050. Au milieu du XXIe siècle, plus des trois quarts des véhicules dans le monde seront électriques (78%), prévoit DNV. En 2022, près de 14% des nouvelles voitures légères vendues dans le monde étaient électriques (100% ou hybrides), selon les dernières données de l'AIE.
Une transition « très en deçà des objectifs de l'Accord de Paris »
« Bien que la demande de pétrole dans le secteur des transports devrait diminuer de moitié d'ici à 2050, le rythme actuel de la transition reste très en deçà des objectifs de l'Accord de Paris », juge DNV dans son rapport qui appelle à « accélérer le changement grâce à des projets pilotes et à l'adoption d'énergies alternatives ».
La société norvégienne esquisse des dynamiques différentes selon les moyens de transport. Alors que l'électricité pourrait compter pour un tiers de la consommation d'énergie du transport routier en 2050, sa part devrait se limiter 4% de la consommation du transport maritime à cet horizon (le recours à l'électricité y étant « essentiellement limitée au transport maritime sur de courtes distances et aux séjours dans les ports pour les plus grands bâtiments », tandis que les carburants dérivés de l'hydrogène pourraient compter pour la moitié des besoins d'énergie du transport maritime en 2050) et à 2% dans le transport aérien.
Il est rappelé que le transport de passagers et de marchandises compte actuellement pour environ un quart des émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie, DNV jugeant que cette part pourrait s'élever à 30% d'ici 2050 « car une grande partie du système de transport restera tributaire des combustibles fossiles » (et compte tenu de la décarbonation des autres secteurs).
Précisons que DNV envisage une forte croissance des services de transports dans les 3 décennies à venir, avec entre autres un doublement du nombre de véhicules routiers et une hausse de 130% des trajets de passagers en avion d'ici à 2050. La consommation mondiale d'énergie du secteur devrait toutefois rester relativement stable (+ 8,6% entre 2020 et 2050), selon DNV « en raison des gains d'efficacité liés à l'électrification du transport router ».