©Marathon Petroleum
Au 1er semestre 2019, les exportations américaines de pétrole brut ont augmenté de 50% par rapport au 1er semestre 2018 selon les dernières données de l’EIA américaine (Energy Information Administration)(1).
Un solde « importateur net » réduit à 4,2 Mb/j au 1er semestre 2019
Les exportations américaines de pétrole brut ont atteint 2,9 millions de barils par jour (Mb/j) au 1er semestre 2019 (et jusqu'à 3,2 Mb/j au mois de juin 2019), alors qu'elles étaient encore inférieures à 0,5 Mb/j en 2015. Cette évolution est due à la croissance très rapide de la production d'hydrocarbures de schiste aux États-Unis depuis les années 2000 mais aussi à la levée des restrictions sur les exportations de brut américain fin 2015 par Barack Obama(2).
Les États-Unis restent toutefois dans le même temps le premier importateur mondial de pétrole brut, même si la hausse de la production américaine de pétrole brut (cette production a dépassé 12 Mb/j d'avril à juin 2019(3)) a permis à la fois « de réduire les importations et d’augmenter les exportations », constate l’EIA.
Durant les 6 premiers mois de 2019, les États-Unis ont vu leurs « importations nettes » de pétrole brut (solde « importations moins exportations ») s'élever à 4,2 Mb/j, contre 6,1 Mb/j au 1er semestre 2018.
Les exportations américaines de pétrole brut sont passées de 591 000 b/j en 2016 à 2,05 Mb/j en 2018. (©Connaissance des Énergies, d'après EIA)
Les principales destinations du pétrole brut américain
En juillet 2019, plus de 35% des exportations américaines de pétrole brut ont eu pour destinations 2 pays : la Corée du Sud (531 000 barils par jour) et le Canada (420 000 b/j). Les exportations des États-Unis ont très fortement augmenté au 1er semestre 2019 vers les pays asiatiques hors Chine et vers l'Europe de l'Ouest hors Italie.
Les États-Unis occupent ainsi une place de plus en plus importante sur les marchés pétroliers : le pays pourrait, selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), compter à lui seul pour 70% de la hausse de l’offre mondiale de pétrole entre 2018 et 2024 (en incluant tous les hydrocarbures liquides)(4).
Les États-Unis pourraient exporter plus de pétrole brut et d’autres hydrocarbures liquides qu’ils en importent « durant cette décennie » selon l’EIA. Rappelons que le pays est déjà exportateur net de charbon et de coke « depuis des décennies » et exportateur net de gaz naturel depuis 2017.
Au 1er semestre 2019, les États-Unis ont exporté près de 1,3 Mb/j vers les pays d'Asie et d'Océanie. (©Connaissance des Énergies, d'après EIA)