- Source : Ifri
La décennie 2020 devrait être « celle de la décarbonation accélérée du secteur du transport routier, aujourd'hui responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre en Europe »(1), prévoit l’étude ci-après publiée le 14 octobre par le Centre Énergie et Climat de l’Ifri.
Dans cette publication, Marc-Antoine Eyl-Mazzega, Carole Mathieu et Eloïse Couffon(2) rappellent que la « transformation » du secteur automobile doit constituer « un des grands piliers de la stratégie européenne de relance verte »(3). Ils y soulignent entre autres que les ventes de véhicules électriques (VE)(4) en Europe ont augmenté de 76% au 1er semestre 2020 alors que les ventes totales de véhicules ont diminué dans le même temps de 38%. La part de marché de ces VE en Europe a atteint 7% durant cette période et pourrait se situer « autour de 12-15% dès 2022, et de 35-45% à l'horizon 2030 ».
Ce développement doit naturellement s'accompagner d'un déploiement rapide des infrastructures de recharge : pour un parc de 40 à 50 millions de VE en circulation en Europe à l'horizon 2030, « il faudra probablement mettre à disposition au moins 3 millions de bornes de recharge publiques, ce qui suppose de multiplier par près de 20 les installations existantes », selon l'étude. Cette dernière s'interroge par ailleurs sur la pertinence environnementale des VE sur l'ensemble de la chaîne de valeur des batteries : « approvisionnement responsable en métaux, empreinte carbone de la fabrication des batteries, cadre de développement des batteries de seconde vie, recyclabilité des composants », etc.
Sources / Notes
- La décennie 2010 a quant à elle « permis la mise en place des jalons de la décarbonation du secteur électrique dans l'Union européenne ».
- Marc-Antoine Eyl-Mazzega est le directeur du Centre Énergie & Climat de l'Ifri.
Carole Mathieu est responsable des politiques européennes de l'énergie et du climat au sein du Centre Énergie & Climat.
Eloïse Couffon, ancienne assistante au Centre Énergie & Climat, est étudiante au Collège d'Europe. - Les auteurs voient à ce titre dans la crise de la Covid-19 « un rôle d'accélérateur ».
- Si le VE « s'impose pour la mobilité individuelle », l'étude évoque par ailleurs également les « atouts indéniables » de l'hydrogène propre et du bioGNV pour les bus et poids lourds.