Vue d'Amsterdam. (©Pixabay)
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié le 23 septembre un rapport consacré aux Pays-Bas(1). Rappel de quelques faits marquants sur la situation énergétique de ce pays.
Une production importante de gaz naturel… en sursis
Comme dans tous ses rapports consacrés à des pays, l'AIE dresse en préambule un portrait détaillé des Pays-Bas : il y est entre autres rappelé que ce pays couvre une surface d’environ 41 500 km2 (soit légèrement plus que la région Centre-Val de Loire en France)(2) et qu'il compte 17,3 millions d’habitants, dont près de 8 millions concentrés dans la conurbation de la Ranstad à l’ouest du pays (qui comprend les villes d’Amsterdam, La Hage, Rotterdam et Utrecht).
Compte tenu de sa situation géographique stratégique (façade maritime et frontière avec l'Allemagne), les Pays-Bas constituent un « important pays de transit et de commerce pour le gaz naturel, le pétrole, l’électricité et le charbon », souligne l'AIE. Malgré sa petite taille, le pays dispose d’une économie « très compétitive » (17e PIB au monde selon le FMI), avec notamment « une large industrie chimique et de raffinage pétrolier ».
Les Pays-Bas dépendent encore très fortement des énergies fossiles pour satisfaire leurs besoins énergétiques : le pétrole et le gaz naturel ont compté à eux seuls pour 84,5% de la consommation nationale d’énergie primaire en 2019(3), « une des parts les plus élevées » parmi les pays développés au sein de l’AIE. La quasi-totalité du pétrole consommée dans le pays est importée tandis que le gaz naturel a historiquement été produit sur le territoire national.
Les Pays-Bas étaient encore le 3e pays producteur de gaz en Europe en 2019(4) (avec une production annuelle de 28,1 milliards de m3), derrière la Norvège (114,4 Gm3) et le Royaume-Uni (39,6 Gm3) grâce à un des plus grands champs gaziers au monde (Groningue). Le gouvernement a toutefois imposé une réduction progressive de cette production, suite à plusieurs épisodes de séismes : les Pays-Bas sont ainsi devenus pour la première fois importateurs nets de gaz en 2018 et la production gazière sur le site de Groningue est censée être arrêtée mi-2022.
Développement des énergies renouvelables… et du nucléaire ?
En 2019, les énergies renouvelables n’ont compté que pour 6,6% de la consommation néerlandaise d’énergie primaire(5). Ces filières ont notamment généré 22,3 TWh d'électricité en 2019(2) (majoritairement à partir de l’éolien), soit environ 18,4% de la production électrique nationale cette année-là.
À l’horizon 2030, les Pays-Bas se sont entre autres fixé pour objectifs de produire annuellement au moins 35 TWh d’électricité grâce aux installations éoliennes terrestres et solaires (de plus de 15 kW) et au moins 49 TWh grâce aux parcs éoliens offshore. Le pays s’est par ailleurs engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 49% d’ici à 2030 et de 95% d’ici à 2050, par rapport au niveau de 1990.
Il est également rappelé dans le rapport de l'AIE que les Pays-Bas disposent d’un réacteur nucléaire (Borssele), situé dans le sud-ouest du pays. Ce réacteur à eau pressurisée de près de 500 MW a une production stable depuis une décennie : autour de 3,5 à 4 TWh par an, soit entre 3,1% et 4,5% du mix électrique national. Mis en service en 1973, il est censé être arrêté d’ici au 31 décembre 2033(7). Le gouvernement néerlandais a publié le 22 septembre un rapport sur le rôle possible du nucléaire dans le futur mix électrique national(8) et va lancer une consultation publique sur la construction de nouveaux réacteurs.
Les énergies fossiles ont compté pour 92,6% de la consommation d’énergie primaire des Pays-Bas en 2019. (©Connaissance des Énergies)