Forteresse d'Ananouri en Géorgie. (©Pixabay-Makalu)
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié le 1er juillet un rapport consacré à la Géorgie, pays du Caucase de près de 3,7 millions d’habitants(1). Voici quelques chiffres clés à retenir sur la situation énergétique de ce pays.
Le gaz naturel : plus de 40% de la consommation géorgienne d’énergie
Partageant des frontières avec les géants russe (au nord) et turc (au sud)(2), la Géorgie est « un pays de transit et une plateforme énergétique régionale », rappelle l’AIE en préambule. Cet État de la taille de la région Auvergne-Rhône-Alpes(3) cherche à consolider cette situation stratégique grâce à d’importants investissements dans ses infrastructures énergétiques et interconnexions(4).
Le gaz naturel est la principale source d’énergie consommée en Géorgie : ce combustible a compté pour 41,7% de la consommation d’énergie primaire du pays en 2018. La consommation gazière de la Géorgie a presque doublé au cours de la dernière décennie, en raison d’une demande croissante du secteur résidentiel (chauffage et cuisson) mais aussi des transports(5). La quasi-totalité de ce gaz naturel est importé, en particulier depuis l’Azerbaïdjan voisine(6).
Le reste de la consommation énergétique géorgienne repose principalement sur les produits pétroliers et l’hydroélectricité. Le pays consomme relativement peu de charbon en comparaison avec le reste du monde, souligne l’AIE (6% de la consommation nationale d’énergie, contre 27% en moyenne au niveau mondial(7)).
La production d’énergie de la Géorgie, qui provient très majoritairement de l'hydroélectricité, couvre un peu plus d’un quart de la consommation énergétique nationale(8). (©Connaissance des Énergies, d’après AIE)
L'énergie hydraulique : plus de 80% de la production géorgienne d'électricité
Depuis 2000, l’hydroélectricité compte en moyenne pour plus de 80% de la production annuelle d’électricité en Géorgie(9). Cette filière connaît des fluctuations saisonnières de production (« abondante en été et réduite en hiver »). Face à ces variations, l'équilibre entre offre et demande sur le réseau électrique de la Géorgie est assuré grâce aux interconnexions avec les pays voisins (Arménie, Azerbaïdjan, Russie, Turquie).
Compte tenu de la croissance de sa consommation d’électricité (en hausse d’environ 80% par rapport à l’an 2000), la Géorgie est devenue importatrice nette d’électricité depuis 2017-2018. Notons que l’AIE mentionne parmi les facteurs de la croissance de la consommation électrique géorgienne « l'émergence des mineurs de cryptomonnaies attirés par des prix relativement bas de l’électricité »(10).
La Géorgie envisage de doubler ses capacités électriques d’ici à 2029(11) (en développant principalement de nouvelles installations hydroélectriques, des centrales à gaz et des éoliennes) pour renforcer sa sécurité d’approvisionnement mais cet objectif « a peu de chance d’être atteint » selon l’AIE.
La production géorgienne d'électricité était « décarbonée » à 82,6% en 2018. (©Connaissance des Énergies, d’après AIE)
Un manque de stratégie de long terme
La Géorgie a entériné sa stratégie énergétique 2020-2030 en octobre 2019 mais l’AIE - qualifiant cette feuille de route d’« effort louable, signe de son engagement pour réformer le secteur de l'énergie » - appelle à développer une vision de plus long terme en précisant davantage ses objectifs.
L’AIE recommande entre autres aux pouvoirs publics géorgiens de poursuivre leurs efforts de collecte de données énergétiques (en incluant le développement d’indicateurs d’efficacité énergétique)(12). L’agence déplore par ailleurs que le ministère géorgien de l’Énergie ait été fusionné avec celui de l’Économie et du Développement durable en novembre 2017. Elle appelle ce grand ministère à faire de l’énergie l’une de ses priorités en vérifiant que les ressources y étant dédiées sont suffisantes.