Site de la future centrale solaire flottante de Perthes (©Romain Berthiot)
Le groupe RES a annoncé le 28 septembre avoir obtenu un permis de construire pour le futur plus grand parc solaire flottant de France. Présentation.
Près de 120 000 modules solaires flottants
Le parc solaire photovoltaïque flottant de RES sera situé à Perthes en Haute-Marne, sur un site d'anciennes gravières (dont l’exploitation s’est arrêtée fin 2020(1)) de 127 hectares, soit l’équivalent de près de 175 terrains de football. Il sera constitué de près de 120 000 modules photovoltaïques fixés sur des flotteurs, ce qui en fait la plus grande centrale flottante de France « autorisée à ce jour ».
D'une capacité annoncée de 65,5 MW, la centrale pourra produire « autour de 70 GWh/an » (ce qui correspondrait à un facteur de charge d'un peu plus de 12%) selon les estimations de RES, de « quoi alimenter en électricité l'équivalent de 26 000 habitants et permettra d'éviter le rejet dans l'atmosphère d'environ 16 000 tonnes de CO2 chaque année ».
La mise en service de la centrale flottante de Perthes est envisagée « pour la fin de l’année 2023 ». L'investissement dédié est évalué à près de 50 millions d'euros, ce projet étant éligible aux appels d'offres de la CRE en tant que « site dégradé ».
Absence de conflit d'usage
RES annonce « un portefeuille de plus de 200 MW de centrale solaires flottantes en développement ». Si ce type de projet est « techniquement plus complexe à développer, construire et exploiter qu’un parc photovoltaïque au sol », les centrales solaires flottantes permettent d'éviter tout conflit d’usage (les installations étant localisées sur d'anciennes carrières) et de valoriser des terrains dégradés avec une reconversion écologique et énergétique d’anciens sites industriels.
Rappelons qu'une autre centrale solaire flottante, située dans le Vaucluse, avait suscité une attention particulière lors de son inauguration en octobre 2019 : l'installation baptisée O’MEGA1, de 17 MW de puissance, est constituée de 47 040 panneaux photovoltaïques flottants sur un lac artificiel (site d’une ancienne carrière).
Dans un rapport publié fin 2018, la Banque mondiale estimait à 400 GW (en retenant « des hypothèses très conservatrices ») le potentiel de déploiement dans le monde de capacités photovoltaïques « flottantes » sur des eaux artificielles(2). Cette technologie rencontre un intérêt particulier en Asie, notamment en Chine. En France, il existerait « plus de 33 000 plans d’eau de 10 à 50 hectares » sur lesquels pourraient être installés « à court terme » environ 10 GWc de centrales photovoltaïques flottantes selon Akuo Energy.