La centrale implantée sur le bassin de traitement des eaux usées de Rosedale est la plus puissante installation solaire de Nouvelle-Zélande, et la seule flottante du pays à l'heure actuelle. (Watercare)
En Nouvelle-Zélande, Vector Powersmart vient de terminer la construction de la plus grande centrale solaire du pays. Celle-ci a une puissance de seulement 1 MW mais elle a la particularité de flotter. Présentation.
2 700 panneaux solaires flottants
La centrale photovoltaïque finalisée par Vector Powersmart s’étend sur près d’un hectare sur le bassin de traitement des eaux usées de Rosedale à Auckland (au nord de la Nouvelle-Zélande). Elle est constituée de 2 700 panneaux solaires assemblés au-dessus de près de 4 000 pontons flottants. L'installation a été construite en seulement 4 mois et est reliée au fond grâce à une soixantaine d’ancres en béton pesant chacune près de 2,5 tonnes.
Selon les prévisions de l’exploitant, cette centrale solaire flottante devrait pouvoir produire près de 1 486 MWh par an (ce qui correspond à un facteur de charge de près de 17%), soit l’équivalent d’environ un quart des besoins d’électricité de la station de traitement des eaux usées gérée par Watercare (ou de la consommation annuelle moyenne d’électricité de 200 foyers néo-zélandais selon les autorités).
Précisons que l’électricité produite par cette installation doit être plus précisément dédiée à des « tâches de pompage et d’aération qui aident les bactéries naturelles à décomposer les déchets dans le processus de traitement ». Selon Watercare, la quasi-totalité des autres besoins en énergie de la station de Rosedale sont satisfaits par du biogaz, un coproduit du processus de traitement des eaux usées(1). Le coût de la centrale solaire flottante sera amorti durant sa durée de vie attendue (de 25 à 30 ans), assurent les porteurs du projet.
Presque 10% de la production nationale d’électricité en 2050 ?
Les installations solaires flottantes comme celles de Rosedale « sont courantes à l’étranger » mais il s'agit d'une première en Nouvelle-Zélande, se félicite le maire d’Auckland Phil Goff. Selon lui, la nouvelle centrale devrait permettre de réduire de 145 tonnes de CO2 par an les émissions locales de gaz à effet de serre.
L’énergie solaire est actuellement très peu développée en Nouvelle-Zélande, ce pays disposant de bien moins d’espace et de conditions d’ensoleillement moins favorables que son voisin australien. Un nombre croissant de projets photovoltaïques sont toutefois en développement dans le pays : l’installation flottante de Rosedale devrait d’ailleurs bientôt laisser sa place de plus grande centrale solaire de la Nouvelle-Zélande à un autre site de 1,6 MW en cours de construction sur le toit d’un supermarché près de l’aéroport d’Auckland (un autre projet solaire de 10 MW de puissance doit être développé par Vector Powersmart(2)).
Selon les prévisions du gestionnaire de réseau Transpower(3), le solaire pourrait compter pour 9,3% de la production néo-zélandaise d’électricité en 2050 (contre environ 0,2% en 2020), ce qui en ferait alors toujours la quatrième filière renouvelable productrice d’électricité après l’hydroélectricité (24,8% en 2050 selon les prévisions de Transpower), l’éolien (19,6%) et la géothermie (12,5%).