(©EDF-Sophie Brandstrom)
La SFEN (Société française d'énergie nucléaire) vient de publier ses dernières estimations sur les coûts du nucléaire existant et du « nouveau » nucléaire en France, dans une note technique(1). La filière souhaite ainsi « éclairer les débats à venir de la CPDP(2) sur le programme de construction de nouveaux réacteurs, la concertation en cours sur la stratégie énergie-climat ainsi que les débats parlementaires à venir en 2023 sur la loi d’orientation énergie-climat ».
LCOE et taux d'actualisation
Dans sa nouvelle note, la SFEN regroupe les coûts de différentes filières (et non les prix de marché), en communiquant des données portant sur « 2020 avant inflation ». Elle y rappelle qu'il existe de multiples façons de calculer les coûts de l'électricité, la plus utilisée d'entre elles étant le LCOE.
Cette mesure vise à intégrer, sur toute la durée d'un projet, les différents coûts de manière « actualisée » (l’actualisation permet d’évaluer un bien ou un service à différents moments du temps et se calcule grâce à un pourcentage annuel appelé taux d’actualisation), « y compris les dépenses d’exploitation, de démantèlement, et de gestion des déchets ».
Coûts du nucléaire selon la filière
Selon la SFEN, « le nucléaire prolongé à 50 ans est le moyen le plus compétitif pour produire de l’électricité », avec un LCOE moyen évalué à 40€/ MWh (euros de 2020).
En ce qui concerne le « nouveau » nucléaire, la SFEN cite entre autres l’évaluation par le cabinet Accuracy en 2021 d'un LCOE de 60 €/MWh (« avec un taux de financement de 4% »)(3). La SFEN qualifie ainsi de « sans regret la construction d'une première série de six EPR2 ».
Coûts systèmes et externalités
La SFEN appelle à compléter l'analyse des LCOE en prenant en considération les « coûts systèmes [...] c’est-à-dire les coûts et bénéfices d’intégration des moyens de production au sein des systèmes électriques du futur, lesquels pourront comporter des parts très importantes d’EnR intermittentes » (en particuliers les besoins éventuels de stockage).
Mais aussi les externalités (positives ou négatives), plus délicates à calculer et à l'heure actuelle « très partiellement monétarisés dans les études économiques de référence » : impacts sanitaires, déchets, accidents, etc.