Les glowing plants ont reçu beaucoup de soutiens en ligne mais aussi suscité l'inquiétude des organisations anti-OGM. (©Glowing Plant)
Sur le site de crowdfunding « Kickstarter », 8 433 personnes ont soutenu financièrement cet été un projet visant à développer des plantes luminescentes. Les porteurs de ce projet de glowing plants veulent faire de ces dernières un symbole se substituant à l’ampoule électrique.
Des plantes lucioles
La campagne de crowdfuning des glowing plants est close depuis le 7 juin 2013 mais le projet continue de susciter l’intérêt après avoir reçu plus de 484 000 dollars en ligne. L’initiative a été lancée par deux Américains, l’entrepreneur Anthony Evans et le chercheur Kyle Taylor, en association avec le spécialiste de la biologie synthétique israélien Omri Amirav-Drory. Elle consiste concrètement à insérer le gène responsable de la luminescence chez les lucioles et les vers luisants dans une petite plante ressemblant à la moutarde : l’arabette des dames (Arabidopsis). Cette dernière scintille alors à son tour en produisant une lumière jaune-verte.
Chez les espèces bioluminescentes dans la nature, c’est plus précisément l’action d’une enzyme, appelée luciférase, sur les molécules de luciférine qui génère l’émission de photons et donc de lumière. En séquençant l’ADN des lucioles à l’aide du logiciel informatique « Genome Computer », il a été possible d’isoler la séquence de gènes porteuse de la production de cette enzyme.
Ces gènes sont « imprimés » sur des bactéries qui sont capables de les répliquer dans la plante et donc de lui conférer des propriétés luminescentes. Concrètement, la plante est trempée dans une solution contenant les bactéries. Ses graines seront par la suite porteuses d’un ADN modifié contenant la propriété de luminescence. A terme, les porteurs du projet souhaitent avoir recours à « un pistolet à gènes » permettant d’injecter directement les gènes dans le végétal.
Une ambition pas nouvelle et largement duplicable
En 1986, un plant de tabac luminescent avait déjà été créé par des chercheurs de l’université de San Diego en y insérant des gènes de lucioles. Dès 2003, un scientifique taïwanais avait également fait briller des poissons en leur injectant des protéines issues de méduses. Dans la présentation du projet glowing plants sur la plateforme Kickstarter, il est prévu d’étendre ce principe à d’autres végétaux comme les roses. A plus long terme, certains observateurs rêvent d’un monde bioluminescent dans lequel des arbres pourraient se substituer à l’éclairage classique. L’éclairage des glowing plants sera en effet limité dans un premier temps et s’apparentera à l’effet de la peinture phosporescente.
En attendant, les soutiens de ce projet pourront toujours s’émerveiller devant les GloFish, poissons fluorescents actuellement commercialisés en six couleurs aux États-Unis. Certains pourront également déguster une glace fluorescente à Bristol (Royaume-Uni) chez le glacier Charlie Francis. Celle-ci contient une protéine découverte dès les années 1960 dans l’ADN d’une méduse qui émet de la lumière sous l’effet de la chaleur. Une seule boule de cette glace conçue pour Halloween, est vendue près de 170 euros. Le plaisir de ce dessert est ainsi plus coûteux qu’une glowing plant financée via Kickstarter (à partir de 150 dollars). Cette dernière devrait être envoyée aux contributeurs de la plateforme de crowdfunding en juin 2014, et uniquement aux États-Unis.
Une glace pour s'illuminer les papilles (©Charlie Francis)