Le Fébus a été conçu en collaboration avec le designer Julien Gaubert. Il dispose de larges ouvertures vers l’extérieur pour renforcer le sentiment d’espace. (©Ville de Pau/Cyril Garrabo)
À Pau, le service de bus à hydrogène « Fébus » a été officiellement inauguré le 14 janvier, en présence d’Emmanuel Macron. Présentation.
Une flotte de 8 bus à hydrogène
Le « Fébus » (du nom d’un vicomte de Béarn du 14e siècle) ne passe pas inaperçu dans les rues de Pau, avec ses 18,23 m de long et 2,55 m de large. Pesant près de 19,1 tonnes à vide, il a une capacité d’accueil de 125 voyageurs (32 places assises). Au-delà de son apparence soignée, c’est son mode de propulsion qui suscite l’attention : il s’agit d’un bus « à hydrogène », équipé d’un moteur électrique de 200 kW et d’une pile à combustible (qui a une consommation estimée de « 10 kg d’hydrogène / 100 km »).
Le véhicule conçu par Van Hool disposerait d’une autonomie de 240 km par jour. De quoi éviter une recharge en journée pour ce bus qui suit un tracé de 6 km, allant du nord de Pau (Hôpital) au sud de l'agglomération (gare), en desservant 14 stations le long des « principaux points d’activité de la ville » (université, cité administrative, zone commerciale, etc.).
Sur 85% de son trajet, ce bus à hydrogène dispose d’une voie dédiée et il est « prioritaire dans les carrefours », précise la communauté d’agglomération qui indique qu’il s’agit ainsi du bus le plus rapide de son réseau IDELIS. Au total, le réseau dispose de 8 Fébus, dont 6 « en circulation » tout au long du service (et 2 « de secours »).
Un hydrogène « vert » produit par électrolyse
Les porteurs du projet mettent également en avant le mode de production « vert » de l’hydrogène consommé par les Fébus. Cet hydrogène est produit au sein du dépôt de bus grâce à un électrolyseur. Pour rappel, le procédé d'électrolyse nécessite de l'électricité pour décomposer la molécule d’eau (H2O) en hydrogène (H2) et en dioxygène (O2). Ce procédé correspond à la réaction inverse de celle se produisant dans une pile à combustible.
L'électrolyse permet de produire un hydrogène « propre » (si l’électricité est produite en utilisant des sources décarbonées) mais est bien plus coûteuse que le procédé de vaporeformage de combustibles fossiles (de loin le principal procédé de production d'hydrogène dans le monde). À Pau, l’électricité consommé par l'électrolyseur provient actuellement du réseau électrique mais elle sera « à terme captée par des panneaux solaires installés à proximité du site ».
L’électrolyseur peut produire 268 kg d’hydrogène par jour et est associé a une capacité de stockage équivalant à « 3 jours de service »(1). En ce qui concerne la consommation d'eau associée à l'électrolyse, la communauté d'agglomération précise que « la production d’hydrogène nécessitera 2000 L d’eau par jour et en rendra 1000 L dans le réseau [...] les autres 1000 L par jour sont rendus à la nature sous forme de vapeur et liquide quand FEBUS roule ».
Le budget total du projet Fébus avoisine 74 millions d’euros (dont 55 millions pour le tracé et les travaux de rénovation et 13 millions consacrés aux véhicules et à la station hydrogène)(2).
La station hydrogène de Fébus a été mise en service en septembre 2019. (©Ville de Pau/Cyril Garrabo)