En Allemagne, l’éolien a compté pour 18,8% de la production d’électricité en 2017. (©Nordex SE)
En Allemagne, la contribution liée au soutien des filières renouvelables productrices d’électricité (EEG Umlage) va baisser de 5,7% en 2019, ont annoncé les 4 gestionnaires des réseaux de transport d’électricité le 15 octobre. Explications.
Une baisse de la contribution « EEG » pour la 2e année consécutive
La contribution allemande « EEG » va s’élever à 6,405 centimes d’euro par kWh en 2019, contre 6,792 c€/kWh en 2018 selon les quatre gestionnaires des réseaux de transport d’électricité en Allemagne (50Hertz, Amprion, TenneT et TransnetBW)(1). C’est la deuxième année consécutive de baisse de cette taxe (-1,3% en 2017) dont s’acquittent les consommateurs finaux d’électricité en Allemagne.
Pour rappel, cette contribution prévue par la loi sur les énergies renouvelables de 2000 (EEG pour « Erneuerbaren-Energien-Gesetz ») vise à soutenir le développement des énergies renouvelables dans le secteur électrique, à l’image de la CSPE en France. Son montant est calculé par des experts indépendants sous le contrôle de l’Agence fédérale des réseaux.
Selon les gestionnaires de réseau allemands, la baisse de la contribution « EEG » est principalement liée à la prévision de hausse des prix de gros de l’électricité (des dispositifs de soutien public compensent l’écart entre ces prix de marché et un tarif d’achat garanti aux installations renouvelables) et aux réformes engagées ces dernières années (par exemple en privilégiant les appels d’offres aux tarifs d’achat)(2).
Pour rappel, le développement très rapide des capacités électriques renouvelables outre Rhin avait fait bondir la contribution « EEG » entre 2006 (près de 1 c€/kWh) et 2015 (6,35 c€/kWh).
La contribution « EEG » a atteint un pic de 6,88 c€/kWh en 2017. (©Connaissance des Énergies, d’après 50Hertz)
Une progression des énergies renouvelables, un mix toujours très carboné
Les gestionnaires de réseau allemands précisent que l’essentiel de la contribution « EEG » en 2019 va encore servir à soutenir la production de trois filières : le solaire photovoltaïque (environ 2,5 c€/kWh de la contribution prévue en 2019), l’éolien (1,6 c€/kWh pour les parcs offshore et 1,1 c€/kWh pour les installations terrestres) et la biomasse (1,7 c€/kWh)(3).
En 2017, les énergies renouvelables ont au total généré plus de 38% de la production allemande d’électricité (pour moitié grâce aux parcs éoliens) selon les dernières données de l’institut Fraunhofer ISE(3). La production électrique allemande reste toutefois très carbonée, en raison de la très forte part du charbon dans le mix (39,1% en 2017, en incluant le lignite).
Selon les prévisions des gestionnaires de réseau, la production allemande d’électricité d’origine renouvelable pourrait encore augmenter d’environ 13 TWh en 2019 par rapport à 2018 (principalement à partir de parcs éoliens) pour atteindre près de 217 TWh.
La contribution « EEG » compte au total pour un peu plus d’un cinquième du montant payé par les consommateurs allemands. Au 1er semestre 2018, les ménages allemands ont payé leur électricité près de 70% plus cher que leurs voisins français, en raison du niveau plus élevé des taxes(4).
Au 1er semestre 2018, seuls les Danois payaient plus cher leur électricité que les ménages allemands au sein de l’Union européenne. (©Connaissance des Énergies, d’après Eurostat)