- Source : IFP Énergies nouvelles
Au niveau mondial, « les marchés du gaz ont continué à croître en 2018, stimulés par l’abondance de l’offre et par la substitution du charbon par le gaz dans de grands pays consommateurs » (en particulier en Chine), constate IFP Énergies nouvelles. Le gaz naturel sous forme liquéfiée (GNL) joue « un rôle moteur dans l’expansion » de ces marchés.
Dans la note ci-après, la Direction Économie et Veille d’IFP Énergies nouvelles(1) présente les grandes évolutions des marchés gaziers en 2018, en faisant état des dynamiques régionales. Elle y évoque également le développement du gaz dit « renouvelable » produit par les procédés de méthanisation et de méthanation.
Aux États-Unis, la production et la consommation de gaz naturel auraient, en 2018, respectivement augmenté de 80 milliards de mètres cubes (Gm3) et de 70 Gm3 selon les dernières données de l’EIA américaine (la production et la consommation gazières du pays avaient chacune dépassé 730 Gm3 en 2017(2)). « Aucun autre pays n’a connu une telle performance dans l’histoire de l’industrie gazière » selon IFP Énergies nouvelles. Cette très forte croissance annuelle est due, côté offre, au faible coût de production du gaz de schiste et, côté demande, au « dynamisme économique » et à des conditions climatiques hivernales et estivales extrêmes.
En Chine, les volumes de gaz naturel importés ont augmenté de 32% en 2018 (atteignant 125 Gm3 au total sur l’année, soit le double du niveau de 2014), avec « le renforcement des mesures gouvernementales contre la pollution qui se traduisent par un basculement du charbon vers le gaz dans tous les secteurs ». Le pays a ainsi dépassé le Japon comme principal importateur de gaz dans le monde.
IFP Énergies nouvelles souligne par ailleurs que le GNL compte désormais pour près d’un tiers des échanges mondiaux de gaz, avec l’arrivée de nouveaux marchés importateurs (Panama et Bangladesh en 2018) et une forte hausse de la demande en Asie du Nord-Est (Chine et Corée du Sud). Notons également que l’Australie est devenue en 2018 le plus gros exportateur de GNL au monde devant le Qatar avec le démarrage récent de nouveaux projets (Ichtys et Prelude FLNG).
Sur le marché européen, la croissance de la consommation gazière « a marqué un coup d'arrêt en 2018, après trois années de hausse ». IFP Énergies nouvelles rappelle que les exportations de Gazprom vers l’Europe par gazoducs « ont atteint un nouveau record en 2018 (201 Gm3 selon les premières annonces officielles) ». En incluant les exportations du groupe russe vers l’Europe sous forme de GNL (depuis son site Yamal LNG), la Russie aurait atteint « une part du marché (gazier) européen » de 36% en 2018 (contre 33% en 2017).
Malgré une baisse du « surplus gazier mondial » (différence entre les capacités de production et la production réelle au niveau mondial)(3), IFP Énergies nouvelles estime que « la montée en régime des exportations américaines de GNL en 2019 est de nature à réduire les tensions sur le marché mondial, du moins à court terme ».
Sources / Notes
- La note d'IFP Énergies nouvelles a été rédigée par A. Lecarpentier et Amit Singh Rao.
- Donnée du BP Statistical Review of World Energy, juin 2018.
- La réduction de ce « surplus » rend les marchés du gaz plus sujets aux risques et incertitudes selon IFP Énergies nouvelles.