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Le gouvernement américain a annoncé jeudi des sanctions contre une raffinerie indépendante en Chine, accusée de transformer illégalement du pétrole iranien, en soulignant sa volonté de "réduire à zéro" les exportations de brut par Téhéran.
Environ 500 millions de dollars de brut iranien
En Chine, des raffineries indépendantes, surnommées "théières", sont suspectées de transformer le pétrole iranien en dépit des sanctions le visant. Washington a sanctionné jeudi l'une d'elles, Luqing Petrochemical, basée dans la province du Shandong (est de la Chine), ainsi que son dirigeant, selon des communications du ministère des Affaires étrangères et de celui de Finances.
Ces derniers affirment que la raffinerie a acheté pour environ 500 millions de dollars de brut iranien, notamment à des navires liés selon eux aux rebelles houthis du Yémen.
"Les États-Unis devraient cesser d'interférer et de perturber la coopération commerciale et économique normale entre la Chine et l'Iran", a réagi vendredi Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
"La Chine est opposée à l'abus de sanctions unilatérales illégales et de juridiction au bras long", a-t-elle souligné lors d'un point presse régulier, en référence à une pratique consistant pour un pays à imposer son pouvoir judiciaire en dehors de son territoire national. Pékin "prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger fermement les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises", a-t-elle conclu.
Les États-Unis ont par ailleurs sanctionné plusieurs navires, suspectés de faire partie de la "flotte fantôme" qui permettrait à Téhéran de continuer à commercer son pétrole sous les radars. "Les achats de pétrole iranien par les raffineries théières constituent la première source de revenus du régime iranien, le principal pays soutenant le terrorisme dans le monde", affirme Scott Bessent, le ministre américain des Finances (secrétaire au Trésor selon son titre officiel), cité dans le communiqué.
Campagne de « pression maximale »
Le ministère américain des Affaires étrangères précise qu'il s'agit de la première fois que les États-Unis sanctionnent une raffinerie "théière".
Depuis le retour à la Maison-Blanche du président américain Donald Trump en janvier, Washington a pris plusieurs trains de sanctions contre le pétrole iranien dans le cadre d'une campagne de "pression maximale" sur Téhéran. L'objectif est de "réduire à zéro les exportations de pétrole iranien", est-il souligné dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Donald Trump a annoncé samedi de premières frappes contre les bastions houthis au Yémen.
Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du territoire yéménite et la capitale Sanaa, mènent des attaques au large du Yémen contre des navires qu'ils estiment liés à Israël, mais aussi les États-Unis et le Royaume-Uni, disant agir en solidarité avec les Palestiniens dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza.