Venezuela: sanctions américaines ou pas, l'industrie pétrolière ne va pas s'"arrêter" (ministre)

  • AFP
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Le ministre vénézuélien du Pétrole a balayé mercredi les conséquences de la possible réactivation des sanctions américaines, affirmant que l'industrie pétrolière du pays "avec ou sans licence" n'allait pas s'"arrêter".

"À aucun moment nous n'avons cessé de produire, de commercialiser, d'exploiter nos réserves (...) Nous n'allons pas nous arrêter, avec ou sans licence", a déclaré M. Tellechea, également président du géant public Petroleos de Venezuela (PDVSA), lors d'une rencontre avec des journalistes à Caracas.

Washington doit annoncer dans les prochaines heures sa décision concernant la prolongation ou non de l'assouplissement des sanctions qu'il a accordée en octobre au Venezuela, conditionnée par l'évolution du processus électoral pour la présidentielle du 28 juillet.

La licence générale "GL44" expire jeudi. Elle autorisait pour six mois les transactions liées au secteur du pétrole et du gaz. Un autre permis d'exploitation accordé à l'entreprise américaine Chevron pour recouvrer des dettes n'est pas menacé.

"Qui (la GL44) affecte-elle vraiment?", s'est interrogé M. Tellechea. "Les Etats-Unis vont continuer à avoir accès au pétrole vénézuélien, mais les Européens et les Indiens n'auront peut-être pas cette possibilité, et les Asiatiques auront quelques difficultés", a-t-il estimé.

M. Tellechea, qui a annoncé l'expansion prochaine des activités de Chevron, a affirmé rencontrer régulièrement des pétroliers comme les Américains ConocoPhillips et ExxonMobil, ou le Britannique BP. "Nous avons reçu de nombreux investisseurs, de presque toutes les transnationales" et "cela signifie que les transnationales continueront à venir au Venezuela", a-t-il dit.

Le président Nicolas Maduro brigue un troisième mandat de six ans alors que les sanctions sur le pétrole et le gaz imposées depuis 2019 cherchaient à l'évincer du pouvoir après sa réélection contestée en 2018.

Tout en saluant le calendrier électoral proposé et la présence d'observateurs internationaux du scrutin, Washington condamne l'inéligibilité de la candidate de l'opposition Maria Corina Machado, favorite dans les sondages, et la non-inscription de sa remplaçante désignée, Corina Yoris. Opposition et observateurs estiment que le Conseil national électoral, accusé d'être aux ordres du pouvoir, a volontairement torpillé cette candidature.

M. Tellechea a pris la tête du ministère du Pétrole après le départ de Tareck El Aissami, aujourd'hui détenu et accusé d'être le cerveau d'un réseau qui aurait détourné plus de 15 milliards de dollars du secteur pétrolier, selon la presse.

Le ministre n'a pas voulu donner le montant du détournement, mais a garanti que des garde-fous avaient été mis en place pour éviter de nouvelles malversations. Il a assuré que le Venezuela ne vendrait plus de pétrole au noir à des prix réduits.

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