Eni double son bénéfice trimestriel grâce à la hausse des cours du pétrole

  • AFP
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Le géant italien des hydrocarbures Eni a annoncé vendredi un bond de 125% de son bénéfice net au deuxième trimestre à 661 millions d'euros, dans un contexte de hausse des cours du pétrole.

Ce résultat est inférieur au consensus des analystes du fournisseur d'informations financières Factset, qui misait sur 1,46 milliard d'euros.

Le bénéfice net ajusté, qui exclut les éléments exceptionnels, a baissé de 21% à 1,5 milliard d'euros, un montant supérieur au 1,43 milliard attendu par les analystes.

Sur le semestre, le bénéfice net a chuté de 30% à 1,9 milliard d'euros.

Le chiffre d'affaires du groupe a progressé de 11% au deuxième trimestre à 21,7 milliards d'euros, en dessous consensus des analystes.

"Nous avons enregistré une croissance impressionnante" dans la production de pétrole et de gaz, le bioraffinage et la capacité de production d'énergie renouvelable, a commenté le patron d'Eni Claudio Descalzi.

Eni a revu à la hausse sa prévision pour son indicateur phare, le bénéfice opérationnel (Ebit) ajusté pro forma, qui devrait atteindre "environ" 15 milliards d'euros, contre 14 milliards estimés auparavant.

L'Ebit ajusté a chuté de 19% à 8,2 milliards d'euros au premier semestre.

Ces résultats ont été bien accueillis à la Bourse de Milan, où le titre grimpait de 4,18% à 14,60 euros peu avant 16h00 (14h00 GMT).

- Production en hausse -

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a augmenté de 8% à 84,94 dollars en moyenne au deuxième trimestre.

Pour l'année 2024, Eni continue à tabler sur un prix du baril de 86 dollars, dans un contexte de tensions au Moyen-Orient. A l'inverse, le cours de référence du gaz naturel a chuté de 11% à 33 euros le mégawattheure (MWh) au deuxième trimestre.

La production d'hydrocarbures d'Eni a augmenté de 6% à 1,7 million de barils par jour au deuxième trimestre. Pour l'ensemble de l'année, Eni prévoit une production "dans le haut de la fourchette" de 1,69 à 1,71 million de barils par jour.

Concernant le plan visant à générer 8 milliards d'euros d'ici 2027 en cédant des participations minoritaires et des actifs non stratégiques, M. Descalzi a assuré qu'"en six mois", Eni "a presque atteint cet objectif".

"Nous avons accéléré les cessions car nos actifs suscitent beaucoup d'intérêt", a-t-il déclaré lors d'une conférence avec des analystes.

Eni avait annoncé mardi avoir signé avec le fonds d'investissement américain KKR un accord d'exclusivité sur la cession potentielle d'une part minoritaire dans Enilive, sa filiale spécialisée dans le bioraffinage.

Cet accord, qui prévoit la vente d'une part comprise entre 20 et 25%, valorise Enilive entre 11,5 et 12,5 milliards d'euros.

Claudio Descalzi applique ainsi ce qu'il appelle une stratégie "satellitaire" visant à créer des unités indépendantes spécialisées et capables d'attirer des investisseurs de "valeur" et financer ainsi la croissance du groupe.

Le groupe public malaisien d'énergie Petronas, Enilive et Euglena, une société japonaise spécialisée dans l'algue verte, ont annoncé vendredi leur intention de développer une bioraffinerie dans l'Etat de Johor au sud de la Malaisie.

La bioraffinerie, qui devrait être opérationnelle d'ici le second semestre 2028, produira du carburant aviation durable et d'autres biocarburants tels que le diesel renouvelable et l'huile végétale hydrogénée "afin de répondre à la demande croissante des industries mondiales de l'aviation et du transport".

bh/spi

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