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Vallourec a inscrit une provision de 574 millions d'euros pour couvrir la fermeture de ses usines européennes annoncée en mai, ce qui a fait basculer ses comptes 2022 dans le rouge, et table désormais sur un marché pétrolier "dynamique" et la réduction de sa dette.
Au terme de sa première année aux commandes, Philippe Guillemot, PDG du groupe dont l'activité historique repose sur les tubes sans soudure utilisés dans l'industrie pétrolière, s'est félicité d'un résultat financier 2022 "très encourageant" après la sévère restructuration lancée en raison d'une dette élevée.
Vallourec a "atteint tous les objectifs fixés", a-t-il dit lors d'un entretien téléphonique avec la presse.
La provision de 574 millions d'euros inscrite dans les résultats couvre la fermeture annoncée des usines allemandes du groupe qui sera effective fin 2023, et de sites en France et au Royaume-Uni, conduisant à la suppression de 3.000 postes au total, dont 300 en France.
Ce qui fait passer les comptes dans le rouge, avec une perte nette part du groupe de 366 millions d'euros contre un bénéfice net de 40 millions d'euros en 2021.
Mais le chiffre d'affaires a fait un bond de 42%, à 4,8 milliards d'euros, en raison essentiellement de la hausse des volumes de vente et des prix dans le secteur du pétrole et du gaz en Amérique du Nord, "et dans une moindre mesure au Moyen Orient", a précisé le groupe.
- Dette à zéro en 2025 -
Aux Etats-Unis, "nous voyons une reprise de l'investissement productif en pétrole et gaz chez nos clients, et ceci va durer de belles années", a indiqué M. Guillemot.
La fermeture temporaire de la mine de fer de Pau Branco au Brésil, suite à un accident environnemental, a généré une baisse de 48% du chiffre d'affaires des activités "mines et forêt" à 245 millions d'euros.
L'an passé, la mine a réduit de moitié sa production à 4 millions de tonnes contre 8,1 millions de tonnes en 2021. Le groupe attend l'autorisation de reprendre l'exploitation à pleine capacité "au début du deuxième trimestre 2023", a indiqué M. Guillemot.
En février 2023, Vallourec a signé la vente de son site allemand de Mulheim pour 40 millions d'euros et "le processus de vente du plus grand site de Düsseldorf-Rath est en cours", a détaillé le PDG. L'activité des sites allemands, qui perdaient 100 millions d'euros depuis sept ans, est transférée au Brésil.
"Nous aurons encore des effectifs sur place début 2024 pour démonter les équipements, mais la production allemande sera arrêtée fin 2023", a-t-il précisé.
En France, il reste 1.000 emplois, dont 700 dans le nord où Vallourec prévoit d'investir dans ses deux sites, une forge spécialisée dans les tubes de forme et la seule et unique unité de filetage du groupe en Europe, seule capable de produire la toute dernière génération de connections.
A son arrivée, après l'annonce de la fermeture des sites européens destinée à "mettre fin aux pertes chroniques en Europe", M. Guillemot a réorganisé le groupe autour de trois zones géographiques (Etats-Unis, Brésil, reste du monde), privilégié la qualité sur la quantité, supprimé trois niveaux de hiérarchie, "tout en préparant le passage à l'économie décarbonée", autour d'un plan baptisé "New Vallourec".
La dette nette du groupe qui s'élève à 1,13 milliard à fin 2022, doit se réduire "à zéro en 2025", a affirmé le PDG.