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Trump: le pétrole lesté par un possible sursis sur les droits de douane

  • AFP
  • parue le

Les cours du pétrole sont en baisse lundi, plombés par des informations de presse selon lesquelles Donald Trump n'instaurera pas de nouveaux droits de douane immédiatement après son investiture, malgré des incertitudes sur les sanctions américaines contre la Russie.

Vers 16H15 GMT (17H15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, lâchait 1,31% à 79,73 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, reculait de 1,64% à 76,60 dollars.

L'or noir a accéléré sa chute après la publication d'un article du Wall Street Journal lundi, selon lequel Donald Trump s'abstiendrait d'imposer de nouveaux droits de douane dès le premier jour de son second mandat.

"Des droits de douane immédiats auraient affecté 3 millions de barils par jour d'importations du Canada vers les États-Unis, ce qui aurait pu entraîner une pénurie (dans le pays) ou, au minimum, une hausse des prix", affirme Ole Hansen de Saxobank.

La baisse du prix du pétrole est liée à "un soulagement de voir cette menace à court terme réduite", selon l'analyste.

Les sanctions récemment prises par l'administration Biden contre la Russie sont également au coeur des interrogations du marché, "certains analystes pensent qu'il (Donald Trump, ndlr) pourrait assouplir certaines restrictions afin de favoriser une résolution diplomatique du conflit en Ukraine", explique Antonio Di Giacomo, analyste chez XS.com.

Les décisions politiques de la nouvelle administration américaine seront "déterminantes pour l'avenir du pétrole brut", prédit M. Di Giacomo, et toutes ne vont pas dans le sens d'une baisse des cours.

Donald Trump et l'industrie pétrolière américaine ont besoin "d'un prix du pétrole plus élevé pour augmenter considérablement la production pétrolière américaine au cours des quatre prochaines années", ce qu'il a promis de faire durant sa campagne, affirme Bjarne Schieldrop de SEB.

Selon l'analyste, cela implique "que quelqu'un d'autre sur le marché se retire pour faire place au pétrole américain", et l'Iran et le Venezuela sont les cibles probables de Donald Trump.

Des mesures punitives contre ces deux pays pourraient entraîner "la perte d'un volume total de 1,7 million de barils" avaient averti les analystes de DNB dans un rapport la semaine passée.

Les contrats à terme sur le pétrole brut étaient déjà en légère baisse lundi matin, en raison de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza qui "devrait réduire les attaques sur les navires" par les Houthis du Yémen, selon John Plassard, analyste chez Mirabaud.

Depuis novembre 2023, les Houthis mènent des attaques au large du Yémen contre des navires qu'ils estiment liés à Israël, disant agir en solidarité avec les Palestiniens dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza.

Ces attaques ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, et notamment pour le transport du pétrole en provenance du Moyen-Orient.

Un apaisement de la région contribue ainsi à réduire légèrement le cours de l'or noir.

pml/ode/ktr

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