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Financement insuffisant, raccordement trop lent, infrastructures inadaptées : trop d'obstacles entravent la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables, conduisant à aggraver la crise climatique, estime jeudi un rapport du réseau d'experts sur les énergies renouvelables REN21.
"Le monde brûle plus de combustibles fossiles que jamais, les émissions mondiales liées à l'énergie augmentent, et les renouvelables ne permettent pas encore de répondre entièrement à la demande énergétique en croissance constante", déclare la directrice exécutive du REN21 Rana Adib, citée dans le communiqué.
1 000 GW annuels nécessaires
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les émissions de CO2 liées à l'énergie ont encore progressé de 1,1% en 2023 pour atteindre un niveau record.
À la COP28 de Dubaï, le monde est convenu d'un accord pour "transitionner hors" des énergies fossiles et tripler la capacité des renouvelables d'ici 2030, "créant un élan précédent et stimulant une plus grande ambition".
Certes, les 473 GW de nouvelles capacités de production d'électricité renouvelables en 2023 ont établi "un nouveau record", mais cela reste "insuffisant par rapport aux 1 000 GW annuels nécessaires pour atteindre les engagements mondiaux en matière de climat et de développement durable", estiment les experts du REN21.
Les énergies propres, dont l'électricité renouvelable, ne parviennent pas "à remplacer le charbon, le pétrole et le gaz au rythme nécessaire" pour répondre à la crise climatique, ajoutent-ils.
Les pays en développement pénalisés
"L'utilisation des énergies renouvelables a augmenté de 58% entre 2012 et 2022, mais la demande globale d'énergie a également augmenté de 16% pendant cette période", une augmentation principalement couverte par les énergies fossiles, selon le REN21. Ainsi, le charbon, le pétrole et le gaz fossile ont représenté au total "environ 65% de la croissance de la consommation d'énergie entre 2012 et 2022".
Alors que le financement de la transition et de l'adaptation climatiques sera un enjeu clé de la prochaine COP29 en fin d'année en Azerbaïdjan, le REN21 estime que le système financier mondial continue de pénaliser les pays en développement. Les projets renouvelables y sont "nettement plus coûteux", avec un coût du capital atteignant jusqu'à 10%, contre moins de 4% dans les pays riches.
REN21 met aussi en cause "d'importants goulets d'étranglement" comme des retards dans l'octroi des autorisations et dans le raccordement des projets de renouvelables aux réseaux.
Selon le REN21, à l'échelle mondiale, "3 000 GW de projets d'énergie renouvelable sont restés sous-développés en 2023 en raison d'une infrastructure de réseau inadéquate, d'un financement insuffisant et de retards dans l'octroi des permis".