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Le gouvernement suédois a donné mardi son feu vert à la construction d'une ligne ferroviaire reliant deux grandes villes du nord de la Suède, un projet crucial pour l'industrie qui mise sur la transition verte.
Une ligne de 270 km
La ligne North Bothnia est décrite comme le plus gros projet d'infrastructures dans la région depuis plus d'un siècle : elle entend relier Umea à Lulea, le long de la côte sur 270 kilomètres.
Plusieurs acteurs majeurs de l'industrie sont présents à Lulea : le sidérurgiste suédois SSAB, la compagnie minière suédoise LKAB et l'usine pilote Hybrit - construite par les groupes LKAB, SSAB et l'énergéticien suédois Vattenfall - qui doit produire de l'acier décarboné. Une fois achevée, la ligne passera, entre autres, par ce parc industriel.
Le gouvernement a donné son feu vert mardi à la construction de la deuxième étape du North Bothnia - retardé à plusieurs reprises depuis 2018 en raison de coûts plus élevés que prévu -, celle reliant Dava à Skelleftea.
La construction d'une première partie de la ligne a été entamée en 2018, selon l'administration suédoise des Transports. "C'est un projet très attendu dans la région, essentiel pour l'industrie et crucial pour les trajets domicile-travail, (...) condition fondamentale pour réussir les grands investissements actuellement réalisés dans cette partie du pays", a déclaré le ministre de l'Infrastructure Andreas Carlson.
Transition verte et impacts
En décembre 2023, un train de minerai chargé à bloc, reliant Kiruna à Narvik a déraillé, entraînant la suspension du trafic sur une autre ligne de chemin de fer, cruciale pour le transport de minerais, appelée Malmbanan. LKAB a dénoncé l'impact de cet incident, dont les répercussions se sont fait ressentir sur son activité jusqu'à quatre mois plus tard.
Le gouvernement s'est engagé mardi à mettre en œuvre, plus tôt que prévu, des mesures visant à accroître "les capacités et la fiabilité" le long de cette ligne.
Acier décarboné, installation de gigantesques parcs éoliens... Les groupes industriels, soutenus par le gouvernement, ont massivement investi dans le nord de la Suède, riche en minerais, pour développer une industrie durable et abandonner les combustibles fossiles.
Mais cette transition verte, qui nécessite plus d'énergies renouvelables et de minerais, menace les droits des Samis, pointe Amnesty International dans un nouveau rapport. La construction d'infrastructures entrave souvent la pratique de leurs activités ancestrales, telle que l'élevage traditionnel de rennes qui requiert de vastes espaces.