Soupçons de favoritisme : le procès d'EDF et de son ex-PDG interrompu jusqu'au 18 juin

  • AFP
  • parue le

La fin du procès du géant de l'électricité EDF, de son ancien PDG Henri Proglio et de douze autres personnes pour des soupçons de favoritisme autour de contrats de consulting, initialement prévue jeudi, a été reportée mercredi aux 18 et 21 juin, en raison de l'indisponibilité d'un magistrat.

Entamé le 21 mai, ce procès devant le tribunal correctionnel a dû être subitement suspendu après cinq journées d'audience, a annoncé le président Benjamin Blanchet.

Il reprendra le 18 juin avec les plaidoiries de la partie civile et les réquisitions du parquet national financier (PNF). Une dernière après-midi d'audience est prévue le 21 juin pour les plaidoiries de la défense.

Lors de la première semaine du procès, M. Proglio, qui fut patron d'EDF de 2009 à 2014, s'est vigoureusement défendu d'avoir voulu "contourner les règles" en contractant avec des consultants sans mise en concurrence.

Jugé pour "favoritisme" à cause de 44 contrats litigieux conclus pour environ 22 millions d'euros, l'ex-PDG a expliqué que les montants en question étaient négligeables comparés aux revenus de l'entreprise, qui se chiffraient en centaines de milliards.

La justice reproche à M. Proglio, 74 ans, et à EDF en tant que personne morale la manière dont l'entreprise a contracté avec des communicants, anciens dirigeants d'entreprises, magistrats, avocats ou journalistes, pour leur confier des missions de "conseil en communication", "conseil stratégique", "gestion des risques", "renseignement" ou "lobbying".

Ces missions, rémunérées de 40.000 à 4 millions d'euros sur plusieurs années, ont été conclues de gré à gré, alors qu'elles auraient dû faire l'objet d'une mise en concurrence, estime le PNF.

Parmi les consultants, le parquet a décidé de ne pas poursuivre ceux ayant perçu moins de 400.000 euros. Onze personnes qui ont touché davantage sont cependant jugées pour "recel de favoritisme".

Plusieurs d'entre elles se sont succédé à la barre, expliquant n'avoir "jamais imaginé" qu'on puisse les solliciter en dehors des règles. Certaines ont en outre souligné qu'un appel d'offres aurait nui à la confidentialité de leurs travaux.

Ajouter un commentaire