Shell voit son bénéfice semestriel reculer à cause des marges et d'amortissements

  • AFP
  • parue le

Le géant pétrolier et gazier britannique Shell a dévoilé jeudi un bénéfice en repli au premier semestre à cause de lourds amortissements et charges comptables mais aussi de marges sous pression pour le raffinage, la production et vente d'hydrocarbures.

Le bénéfice net part du groupe a reculé de 8% sur un an au premier semestre à 10,9 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires en baisse de 9% à 149,8 milliards de dollars, d'après un communiqué.

Malgré le recul des marges, le résultat a été aidé par une diminution des dépenses opérationnelles et une hausse des volumes de production d'hydrocarbures.

Le groupe a passé des charges d'amortissement et ajustements comptables, notamment liés à des contrats de dérivés, qui grèvent le résultat de 3,3 milliards de dollars sur la période - un chiffre supérieur aux éléments exceptionnels ayant été incorporés dans les résultats du premier semestre 2023.

En juillet, Shell avait averti qu'il prévoyait des dépréciations qui pourraient atteindre 2 milliards de dollars au deuxième trimestre, liées notamment à un immense projet de biocarburants aux Pays-Bas dont il a récemment suspendu la construction.

Shell avait publié un bénéfice en nette baisse sur un an au premier trimestre, à cause d'une diminution des recettes d'exploration et production, après avoir déjà vu son bénéfice fondre en 2023, pénalisé par la baisse des prix des hydrocarbures, qui avaient atteint des sommets l'année précédente avec le début de la guerre en Ukraine.

L'autre "major" britannique, BP, a publié mardi un bénéfice en chute de 79% au premier semestre, pâtissant également de dépréciations d'actifs et de marges de raffinage en repli.

L'action de Shell était en hausse de 1,37% à 2.879,00 pence vers 08H00 GMT. Elle a pris 12% depuis le début de l'année alors que celle de BP est stable sur la même période.

- Priorités financières -

Les résultats de Shell sont en chute mais "dépassent les attentes du marché", observe Derren Nathan, analyste de Hargreaves Lansdown.

"Des marges plus faibles (...) se sont ajoutées à un petit repli de la production en raison de maintenance dans ses champs" mais la trésorerie du groupe augmente ce qui a "donné confiance à la direction pour lancer un nouveau programme de rachat d'actions de 3,5 milliards de dollars".

"La mention de nouveaux investissements dans les énergies renouvelables brillait par son absence ce qui pourrait décevoir les investisseurs préoccupés par l'avenir de Shell au delà des hydrocarbures", ajoute-t-il.

"La suspension de la construction dans son projet d'usine de biocarburants aux Pays-Bas a contribué à une charge de dépréciation de 2 milliards de dollars" poursuit l'analyste tout en notant que "la capture de carbone dans sa raffinerie de Scotford au Canada pourrait apaiser les écologistes".

"Pour le moment les rendements sont au coeur des priorités de Wael Sawan", le directeur général, "mais cela laisse Shell bien placé pour investir dans les projets de transition énergétique qui sont financièrement viables", conclut M. Nathan.

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