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Les négociations salariales dans la branche de l'énergie vont débuter jeudi et pourraient tourner court, compte tenu de positions éloignées entre le patronat et les syndicats sur la prise en compte de l'inflation, selon les deux principales organisations syndicales.
Une demande de rattrapage de 5% du SNB
"Le SNB (Salaire national de base) est le seul levier légitime par rapport à l'inflation", pour Thomas Plancot, élu à la FNME-CGT et secrétaire syndical central CGT à EDF. Compte tenu de l'inflation des dernières années, la CGT, première organisation de la branche énergie, demande "un rattrapage de 5% du SNB pour effacer l'écart" entre le SNB et l'inflation "subi sur la période 2020-2023" et demande, pour 2025, un salaire national de base "réévalué de 2%".
Pour 2025, "on est plutôt, selon les hypothèses du gouvernement, à 1,8%" d'inflation attendue, "et donc, "c'est ça qui va guider notre appréciation de la proposition employeurs que l'on va découvrir jeudi", a déclaré à l'AFP Laurent Koessler, chargé du dialogue social à la CFE-Energies, deuxième organisation de branche du secteur, qui compte un peu moins de 140 000 salariés.
Problème, selon ces deux organisations, le patronat a déjà envoyé des signaux qui suggèrent que l'inflation en 2025 ne sera pas compensée par l'augmentation. "Les employeurs ne l'entendent pas de cette oreille", a assuré à l'AFP Thomas Plancot, selon qui le patronat considère que les augmentations négociées ensuite dans les entreprises doivent également contribuer à compenser la hausse des prix. Contacté par l'AFP, le patronat n'a pas réagi dans l'immédiat.
« Faire monter le rapport de force »
Compte tenu de ce "gros sujet de désaccord", la CGT a d'ores et déjà appelé ses troupes à faire grève jeudi pour "faire monter le rapport de force". Un préavis motivé notamment par le fait que cette première réunion de négociations pourrait être la dernière, selon la CGT.
Une crainte que partage la CFE-Energies, selon qui ces négociations de branche, qui précèdent les négociations annuelles au sein des entreprises, "n'ont jamais été aussi tardives". Selon Laurent Koessler, les employeurs ont voulu profiter de la révision à la baisse des prévisions d'inflation du gouvernement, "de façon à présenter les meilleurs chiffres possibles" pour la négociation.
Il a d'ores et déjà prévenu que son syndicat ne signerait pas un projet d'accord ne couvrant pas l'inflation pour l'année à venir.