- AFP
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Au moins 100 milliards de livres d'investissements du secteur privé dans les hydrocarbures ou l'éolien "offshore" sont nécessaires pour que le Royaume-Uni atteigne en 2050 son objectif de neutralité carbone et pour son approvisionnement énergétique, plaide mercredi OEUK, le lobby sectoriel.
L'organisation représentant les intérêts du secteur énergétique britannique publie ces chiffres au sein d'un rapport qui appelle à mettre en place un environnement opérationnel attractif, en plein débat d'un projet de loi sur l'énergie à Westminster.
Offshore Energy UK (OEUK) estime qu'au total 200 milliards de livres pourraient être injectées dans le secteur de l'énergie offshore si le gouvernement met en place le bon cadre réglementaire et fiscal.
L'association sectorielle fait valoir que "la course mondiale à l'investissement dans l'énergie s'accélère", citant les subventions américaines massives aux infrastructures "vertes", ainsi que "des plans ambitieux en Asie et dans l'Union européenne". Elle demande donc aussi à Londres de doper les aides publiques : "le Royaume-Uni ne doit pas se retrouver à la traîne", dit-elle, arguant que le pays souffre d'un "sous-investissement dans l'énergie produite sur le territoire national".
L'OEUK rappelle également que l'invasion russe de l'Ukraine s'est traduite dans de nombreux pays par une flambée de l'inflation et des coûts de l'énergie, et par des tensions sur l'approvisionnement et donc la sureté énergétique du pays.
David Whitehouse, directeur général de l'OEUK, relève que le Royaume-Uni s'est positionné comme "l'un des premiers pays au monde pour l'éolien offshore, avec plus de 90 gigawatts de capacités, mais seulement un tiers est approuvé ou opérationnel". "Nous devons simplifier les procédures réglementaires d'approbation" des projets, insiste-t-il.
Une étude d'une autre organisation sectorielle, Energy UK, avertissait le mois dernier sur le fait que le Royaume-Uni, à l'avant-garde de l'éolien offshore il y a quelques années, était en passe d'être dépassé par de nombreux pays dans la production d'électricité "verte", notamment la France, le Japon, l'Allemagne, les États-Unis, la Chine et l'Inde.
L'étude attribue ce ralentissement à un manque d'investissement comparé notamment aux États-Unis, qui ont voté il y a un an l'"Inflation Reduction Act", promettant 370 milliards de dollars injectés dans la transition énergétique, tandis que l'Union européenne a renforcé ses propres mesures de réductions fiscales pour les investissements dans les technologies zéro carbone.
Londres a par ailleurs annoncé mardi l'assouplissement de règles régissant l'implantation d'éoliennes terrestres et qui étaient dénoncées comme une interdiction de fait de nouvelles installations.