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Le PDG d'EDF Luc Remont a mis en garde mercredi contre les "conséquences" pour les investissements du groupe qu'entraînerait, si elle se concrétisait, une nouvelle taxe sur les installations de production d'électricité.
« Des conséquences sur le plan d'investissement »
"Si une telle disposition était votée, il est clair qu'il y aurait des conséquences sur le plan d'investissement au moins d'EDF et peut être sur davantage d'éléments de notre stratégie", a déclaré M. Rémont, interrogé à ce sujet lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
La mise en place d'une nouvelle "contribution sur les rentes inframarginales" (Crim) sur les installations de production ou centrales électriques dépassant 260 mégawatts (nucléaire, hydroélectricité, éolien, gaz) a été évoquée par le ministre sortant de l'Économie Bruno Le Maire, lors d'une audition le 9 septembre devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale.
La perspective d'une nouvelle mouture de cette taxe sur les producteurs d'électricité, mise en place initialement pour taxer les profits liés à la flambée des prix de l'énergie consécutive à la guerre en Ukraine, inquiète le secteur, qui a déjà écrit au Premier ministre Michel Barnier pour plaider l'abandon de ce projet.
« 90% de la masse fiscale »
Soulignant que l'électricien public représenterait, si cette taxe voyait le jour, "90% de la masse fiscale" ainsi dégagée, alors que l'entreprise "est déjà grevée par une régulation qui l'oblige à vendre deux tiers de sa production en dessous de ses coûts", M. Rémont a estimé "difficile d'imaginer un avenir d'investissement pour cette entreprise" dans ces conditions.
"À ma connaissance, il n'y a pas de décision de prise et donc nous restons au contact de l'ensemble des pouvoirs publics sur ce sujet", a conclu M. Rémont.
Toujours lesté d'une dette abyssale de 54,2 milliards, EDF est confronté à un mur d'investissements estimés à environ 25 milliards d'euros par an, notamment pour mettre en oeuvre un ambitieux programme de relance du nucléaire dans l'Hexagone, qui prévoit la construction de six réacteurs EPR2 et une option pour huit autres.