Pétrole: quatrième séance de baisse d'affilée pour le Brent

  • AFP
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Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a enchaîné jeudi une quatrième séance de baisse consécutive, dans un contexte d'accalmie au Moyen-Orient et de possible intervention du gouvernement américain pour apaiser les cours de l'or noir.

Le Brent pour livraison en juin s'est effrité de 0,20%, à 87,11 dollars, au plus bas depuis trois semaines en clôture.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mai, a lui fini proche de l'équilibre (+0,04%), à 82,73 dollars.

"Les opérateurs réduisent la prime de risque géopolitique car il semble qu'il n'y aura pas de nouvelle attaque directe entre Téhéran et Tel-Aviv à court terme", a décrit, dans une note, José Torres, d'Interactive Brokers.

Israël n'a pas riposté, à ce stade, à l'offensive aérienne de l'Iran visant l'Etat hébreux, samedi soir.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont renforcé, jeudi, leurs sanctions contre la République islamique, s'en prenant notamment au programme iranien de drones.

L'Iran n'en continue pas moins à exporter massivement de l'or noir. Elle a vendu, en moyenne, 1,56 million de barils par jour à des clients étrangers sur les trois premiers mois de l'année, un sommet de six ans, selon des données de la société spécialisée Vortexa.

En 2023, la république islamique avait exporté environ 1,3 million de barils par jour, principalement en direction de la Chine.

Pour Phil Flynn, les cours ont aussi été mis sous pression par l'éventualité de ventes de brut tiré des réserves stratégiques américaines (SPR).

"Certaines choses ont été faites par le passé" pour soulager les cours, "et nous allons continuer à suivre de près (l'évolution du marché) et nous assurer que les prix de l'essence restent abordables", a prévenu jeudi Lael Brainard, principale conseillère économique de Joe Biden.

Mardi, un autre conseiller du président américain, John Podesta, avait tenu des propos plus clairs encore.

"Le président l'a déjà fait (tirer sur les réserves stratégiques). Il veut maintenir le prix de l'essence à un niveau raisonnable et il fera ce qu'il peut pour y parvenir", a indiqué le conseiller de Joe Biden, désormais émissaire international du chef de l'Etat pour le climat.

Entre septembre 2021 et juillet 2023, les Etats-Unis ont ponctionné quelque 274 millions de barils sur leurs réserves stratégiques (SPR), soit environ 44% du total.

Au terme de cette phase, les SPR sont tombées à leur plus bas niveau depuis 40 ans.

Depuis juin 2023, le gouvernement américain a commencé à racheter du brut sur le marché pour renforcer ces réserves.

"Ils étaient passé à l'achat (pour reconstituer les réserves) et maintenant, ils reviennent en mode vente potentielle", a souligné Phil Flynn, pour qui ce changement de posture a sapé les prix de l'or noir, jeudi.

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