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Le Venezuela a protesté jeudi contre la réimposition des sanctions "criminelles" américaines sur son pétrole, accusant Washington de "violer" des accords signés au Qatar, où se sont déroulées des négociations bilatérales secrètes.
« Un Venezuela indépendant qui a appris à surmonter ces agressions »
"Le Venezuela rejette une fois de plus la prétention du gouvernement des États-Unis d'Amérique de surveiller, mettre sous tutelle, contrôler et manipuler l'industrie pétrolière vénézuélienne par le biais de sa politique illégale d'imposition de mesures coercitives et de licences", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Yvan Gil dans un communiqué.
"Les États-Unis ne nuisent pas à ; au contraire, ils nuisent à toute tentative de normalisation des relations bilatérales, au marché international de l'énergie (...) et surtout, ils nuisent à leurs propres investissements et intérêts dans l'industrie pétrolière vénézuélienne", a ajouté M. Gil.
Les États-Unis ont annoncé mercredi réimposer des sanctions contre les secteurs pétroliers et gaziers vénézuéliens, estimant que le gouvernement du président Nicolas Maduro poursuivait sa politique de répression de l'opposition avant l'élection présidentielle du 28 juillet.
Engagements pris au Qatar
Le département du Trésor américain a fixé au 31 mai la date limite pour le "règlement des transactions en cours" et a inclus une section permettant aux entreprises souhaitant travailler avec le Venezuela de demander des licences spécifiques.
M. Gil a déclaré qu'avec cette mesure, les États-Unis "ont consommé leur politique de violation des engagements pris" au Qatar en septembre. Selon le Venezuela, Washington avait alors promis de mettre fin aux sanctions contre la tenue de la présidentielle en 2024.
Ces négociations avaient notamment abouti à l'échange d'Alex Saab, accusé d'être un homme de paille du président Nicolas Maduro, contre 10 Américains et 18 Vénézuéliens emprisonnés au Venezuela.
Accord de la Barbade en octobre 2023
Des négociations entre le pouvoir et l'opposition vénézuélienne, avec la médiation de la Norvège, ont permis un accord en octobre à La Barbade sur une date approximative du scrutin et la promesse du pouvoir de réexaminer les inéligibilités des candidats de l'opposition.
Cet accord avait incité les États-Unis à alléger les sanctions pour six mois tout en soulignant que les opposants déclarés inéligibles devaient pouvoir se présenter. Mais le pouvoir vénézuélien n'a pas permis à la championne de l'opposition, Maria Corina Machado, vainqueure de la primaire, de se présenter. Il a également rejeté la candidature de sa remplaçante désignée.