Pacte industrie propre : la France n'assumera pas les objectifs de l'UE si Bruxelles « n'améliore pas » sa copie

  • AFP
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Le ministre français chargé de l'Industrie Marc Ferracci a prévenu jeudi dans le journal Les Échos qu'il "n'assumera pas l'objectif" européen "de réduction des émissions de 90% en 2040" si Bruxelles "n'améliore pas la copie" sur l'accompagnement prévu de l'industrie.

« Besoin d'un choc de confiance, pas de remèdes homéopathiques »

"On ne peut pas faire comme si l'industrie allait naturellement absorber" la "contrainte sur la décarbonation" qu'impose l'Union européenne, a estimé Marc Ferracci, qui estime qu'un plan dévoilé mercredi par la Commission européenne ne propose pas assez de mesures pour accompagner le secteur dans la réussite des objectifs climatiques européens.

Si "la banque de la décarbonation qui est proposée" dans ce pacte "est une bonne chose", a jugé Marc Ferracci, "on a besoin d'un choc de confiance, pas de remèdes homéopathiques, pour rassurer les industriels", a-t-il ajouté.

M. Ferracci propose notamment de "réformer dès cette année le dispositif de la taxe carbone aux frontières", qui servira à sanctionner les produits issus de pays très émetteurs de CO2 et pourrait donc améliorer la compétitivité de l'industrie européenne.

Peu de propositions chiffrées de la Commission

Dans son "pacte pour une industrie propre" présenté mercredi, la Commission européenne a présenté des mesures pour "soutenir la compétitivité" de l'industrie dans son processus de transformation pour se décarboner.

Elle a formulé peu de propositions chiffrées, à part l'objectif de "mobiliser jusqu'à 100 milliards d'euros" pour des projets d'industrie propre. Le plan comprend aussi une ribambelle d'incitations pour investir dans l'énergie verte, avec une emphase sur le "Made in Europe".

Marc Ferracci estime que l'industrie européenne "est dans un état comparable à ce qu'était le système financier en 2008", du fait d'un "sous-investissement", d'un "ralentissement de la demande" et de "problèmes de compétitivité structurels". "Si on ne prend pas des mesures extrêmement puissantes, cela va avoir des répercussions sur notre niveau de vie" et "la cohésion sociale", a estimé le ministre.

Marc Ferracci reçoit ce jeudi à Bercy plusieurs ministres européens de l'industrie pour trouver une solution à la crise de l'industrie sidérurgique, et pousser Bruxelles à accélérer des mesures de défense de l'acier européen.

Commentaires

Serge Rochain
La France n'a d'ailleurs aucunement l'intention d'assumer les objectifs de l'UE car cela l'obligerait à accélérer le développement des renouvelables, puisque son "nouveau" nucléaire ne produira rien avant 15 à 20 ans et que l'ancien est au maximum de ce qu'il peut produire, soit bien moins que nos propres besoins, et que cet accélération permettant de répondre aux objectifs aurait pour consequence de démontrer l'inutilité du nouveau nucléaire !
Denis Margot
Raisonnement à l’emporte-pièce dont Rochain à le secret. La France, vous savez, le pays dans lequel vous vivez et sur lequel vous vous acharnez, remplit largement son engagement vers la décarbonation, c’est un des meilleurs élèves en Europe et au monde, ne vous en déplaise. L’inutilité du nucléaire permet à Rochain de déverser sa bile antinucléaire avec un impact carbone très inférieur à ce qu’il serait si la France avait suivi les directives de l’UE.

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