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Le président Emmanuel Macron a annoncé mardi qu'il souhaitait investir un milliard d'euros dans l'énergie nucléaire d'ici à 2030 pour développer des "technologies de ruptures", notamment des "petits réacteurs nucléaires".
"Nous sommes prêts à y investir un milliard d'euros d'ici 2030 en commençant très vite avec des premiers projets très clairs", a-t-il déclaré lors de la présentation du plan d'investissement "France 2030". "Il faut lancer plusieurs projets sur des familles technologiques différentes", a-t-il ajouté, soulignant qu'on "continuera à avoir besoin de cette technologie".
"L'objectif numéro un, c'est de faire émerger en France, d'ici 2030, des réacteurs nucléaires de petite taille innovants, avec une meilleure gestion des déchets", a poursuivi le président, à six mois du premier tour de la présidentielle le 10 avril 2022.
Les petits réacteurs modulaires, dits SMR ("small modular reactors"), sont "beaucoup plus modulaires et beaucoup plus sûrs", a-t-il assuré, précisant qu'"améliorer toujours la sureté en baissant les coûts" restait une priorité. La puissance de ces petits réacteurs ne dépasse par les 300 mégawatts, contre plus de 1 000 MW pour les réacteurs nucléaires classiques. Ils sont conçus pour être fabriqués en série en usine puis transportés sur le lieu de leur exploitation.
Gros avantage : leur construction reste relativement simple, en contraste avec les difficultés de certains grands projets, à l'image du chantier du réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR de Flamanville (Manche) qui accumule retards et surcoûts. Le devenir des EPR reste par ailleurs en suspens, Emmanuel Macron s'étant engagé à ne pas s'exprimer sur le sujet avant la fin du chantier de la centrale de Flamanville.
À l'heure actuelle, un avant-projet de petit réacteur nucléaire baptisé "Nuward" est en cours de développement. Il doit permettre la création d'un prototype de SMR sur le sol français à l'horizon 2030, qui devrait ensuite servir de démonstrateur à l'export.
La France affiche cependant du retard dans la course à ces petits réacteurs, défiée par la concurrence étrangère, alors que la Russie a déjà mis en service deux SMR flottants pour alimenter en électricité des zones reculées et que des démonstrateurs devraient voir bientôt le jour aux États-Unis et au Canada.