Nucléaire : EDF vise une décision d'investissement pour 6 futurs EPR « autour de 2026 », indique Olga Givernet

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EDF devrait prendre une décision d'investissement en conseil d'administration pour la construction de ses six premiers futurs EPR nucléaires "autour de 2026", a déclaré la ministre de l'Energie Olga Givernet devant le Sénat, une décision déjà actée au niveau politique, mais devant être validée par le groupe. L'entreprise décidera aussi la même année de l'attribution des sites pour les huit EPR supplémentaires prévus, a-t-elle ajouté. 

Un objectif de 560 TWh de production annuelle bas carbone en 2030

"Nous sommes aux alentours de 2026 pour une décision en conseil d'administration par EDF pour les six premiers EPR", a déclaré Mme Givernet lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat, portant notamment sur la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) dont le texte est en cours de concertation jusqu'au 15 décembre.

"L'attribution de sites" pour les huit EPR supplémentaires envisagés "est également prévue pour 2026" a-t-elle précisé.

L'objectif de la PPE est de parvenir à 200 TWh de production d'électricité renouvelable en France en 2030 et à 360 TWh de production d'électricité nucléaire, soit "560 TWh de production décarbonée d'ici 2030", a-t-elle rappelé.

« Dans l'attente des devis »

Pour le financement des futurs projets nucléaires, le plan d'investissement public France 2030 "consacre environ 1 milliard d'euros au développement des petits réacteurs nucléaires", a-t-elle rappelé en évoquant trois appels à projets.

Du côté d'EDF, le groupe public a déjà investi "quelques 5 milliards d'euros" dans des études sur le nouveau nucléaire, a ajouté la ministre. "Il y a une demande d'EDF et notamment du conseil d'administration, d'avoir un peu plus de visibilité sur l'engagement de l'État en termes de financement" de ce nouveau nucléaire, a admis la ministre en disant qu'une réponse pourrait arriver avant la fin 2024: "Nous sommes à visée de fin de l'année pour pouvoir avoir un cadre de financement qui soit adéquat" a-t-elle déclaré.

L'État est "dans l'attente des devis pour les trois premières paires d'EPR" qui "donneront un montant global sur lesquels il faut pouvoir se positionner", a précisé la ministre.

Commentaires

LETELLIER
Ce n'est pas trop tôt.
Serge Rochain
On commence à prendre 2 ans de retard avant même de commencer....ça promet ! Finalement, celui de Flamanville aura donc eté rapide ? Jusqu'à présent je pensais que le retour sur investissement serai aux environs de 2050, mais à la lumiere des dernières info sur ces 6 EPR, ce devrait être plutôt 2060.... Il va falloir s'accrocher les 56 anciens !!! Aucune faiblesse ne sera tolérée !
Studer
Il n'a pas deux ans de retard. Les travaux sur la partie non nucléaire ont débuté à Penly, pour le 1er EPR. Il faudra attendre 2027, pour attaquer la partie nucléaire, que les plans détaillés soient finalisés afin d'éviter des erreurs ou des reprises: c'est ainsi que l'on tiendra les 9 ans de chantier pour le 1er réacteur EPR2 et progressibement 6 ans (70 mois) pour les derniers de la série. Les réacteurs actuels sont largement suffisants pour notre consommation : on exportera en 2024 90 TWh sur les 360 TWh produits. Si le pays réussit sa réindustrialisation, cette exportation décroîtra. Il faudra transitoirement faire appel à du solaire ou de l'éolien (offshore notamment) si les besoins augmentent rapidement, jusqu'à ce que les 6 + 8 EPR2 sortent de terre. C'est techniquement acceptable car on ne dépassera pas le seuil d'intermittence de 40 % en moyenne dans le mix, au delà duquel le réseau risque le blackout. Si la réindustrialisation tarde à se réaliser (on peut le craindre au vu de la stagnation actuelle de la consommation), alors il n'y aura pas besoin de construire beaucoup d'éolien ou de solaire.
FLUCHERE Jean
Il faut avancer à la mi-2025 si l'on veut qu'EDF lance suffissamment tôt les fabrications lourdes.

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