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L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a appelé mercredi l'administration du président américain Donald Trump et l'Iran à parler ensemble, à un moment où Téhéran accélère sa production d'uranium enrichi.
« Pression maximale »
Un dialogue est "absolument indispensable" pour faire avancer des négociations sur le nucléaire iranien, a déclaré Rafael Grossi, le directeur général de l'AIEA. "Sans ce dialogue, il n'y aura aucun progrès", a dit M. Grossi à la presse, en marge du Forum économique mondial de Davos, en Suisse.
Des déclarations du président Donald Trump, entré en fonction lundi, et de membres de la nouvelle administration américaine montrent qu'"il y a une disposition" à avoir une "discussion et peut-être à s'acheminer vers un accord", a encore dit le directeur général de l'AIEA.
Les responsables iraniens reconnaissent aussi la nécessité d'un dialogue, a-t-il ajouté. Le programme nucléaire iranien "s'est beaucoup développé" en termes de capacités, de sites et de stock de combustible depuis la fin du premier mandat de Trump en 2021, a ajouté M. Grossi.
Lors de ce mandat entamé en 2017, Trump avait exercé une "pression maximale" sur l'Iran, et fait sortir les Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien. Signé en 2015, cet accord a pour but de limiter le programme nucléaire de Téhéran tout en permettant la levée progressive des sanctions économiques touchant le pays.
« Ils mettent les gaz »
Mais après le retrait unilatéral de Washington en 2018, l'Iran a commencé à revenir sur ses engagements. Toutes les tentatives pour raviver l'accord ont échoué ces dernières années.
Téhéran a annoncé début décembre commencer à alimenter de nouvelles centrifugeuses sur le site de Fordo, l'un des plus importants du pays, dans le centre de l'Iran, "avec notamment pour effet à terme d'accroître significativement le rythme de fabrication d'uranium enrichi de jusqu'à 60%", selon l'AIEA.
La production va être multipliée par sept à plus de 34 kg d'uranium enrichi par mois, selon l'agence. "Cela implique une accélération. Ils mettent les gaz", a dit M. Grossi.
L'Iran insiste sur son droit à produire de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, et dément toute volonté de devenir une puissance atomique. Depuis la prise de fonction en août du nouveau président réformiste Massoud Pezeshkian, Téhéran a exprimé son souhait de relancer des négociations pour remettre l'accord sur les rails.