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Crise énergétique en Transdniestrie: l'armée russe doit quitter la région (Premier ministre moldave à l'AFP)

  • AFP
  • parue le

Le Premier ministre moldave a déclaré mercredi à l'AFP que la communauté internationale était prête à offrir du gaz pour mettre fin à la crise énergétique en Transdniestrie, mais qu'une solution durable dépendait du retrait des troupes russes de cette région séparatiste proche de Moscou.

Cette bande de terre d'environ un demi-million d'habitants en majorité russophones, enclavée entre l'Ukraine et la Moldavie, fait face à des coupures de chauffage, d'eau chaude et d'électricité depuis presque trois semaines, après que le géant gazier russe Gazprom a coupé le robinet.

Le reste de la Moldavie, peuplée elle en majorité par des roumanophones, est pour le moment épargnée par les coupures grâce à des importations d'électricité et de gaz depuis la Roumanie voisine.

Dans un entretien au Forum économique mondial de Davos, Dorin Recean a accusé la Russie d'essayer de créer de l'instabilité en Moldavie afin de voir un gouvernement pro-Moscou émerger des élections législatives prévues à l'automne.

La Transdniestrie échappe au contrôle des autorités moldaves depuis une guerre en 1992, après l'effondrement de l'URSS. Le géant russe Gazprom l'approvisionnait jusqu'alors gratuitement, pour soutenir les séparatistes face à Chisinau.

Mais, le 1er janvier dernier, les livraisons de gaz russe via l'Ukraine, qui alimentait notamment la Moldavie - et donc la Transdniestrie - ont cessé en raison de l'expiration du contrat entre Kiev et Moscou.

- "Crise de sécurité" -

Gazprom a refusé de livrer du gaz à la Moldavie via d'autres trajets, en raison d'un litige financier autour du montant de la dette à régler par Chisinau.

Lundi, le dirigeant séparatiste Vadim Krasnosselski a déclaré, dans un message adressé à la présidente moldave Maia Sandu, que "la Transdniestrie (était) prête à acheter du gaz naturel via Moldovagaz", la principale entreprise énergétique de Moldavie.

Selon lui, une demande en ce sens a été envoyée à Chisinau le 18 janvier mais cette lettre est depuis restée sans réponse.

"Cette crise du gaz et de l'énergie en Transdniestrie vise à créer une crise de sécurité en Moldavie, dans toute la Moldavie et dans toute la région", a déclaré M. Recean à l'AFP.

Il a ajouté qu'il s'entretiendrait avec les dirigeants de l'Union européenne à Davos sur "la manière dont nous allons surmonter ensemble cette agression de la Russie contre la Moldavie".

Selon lui, la solution à la crise est que les autorités séparatistes de Transdniestrie acceptent le gaz et le charbon de la communauté internationale ou que Gazprom reprenne les livraisons. "Jusqu'à présent, elles ne l'acceptent pas", a déclaré M. Recean. "Mais nous y travaillons".

- "Créer de l'instabilité" -

"Ce qu'il est très important de saisir, c'est que ce scénario n'est plausible que si l'on remplace la soi-disant mission de maintien de la paix actuelle, à laquelle participent les militaires russes, par une mission civile de maintien de la paix dirigée par les Nations unies", a-t-il estimé.

Or, "la Russie a l'intention de consolider son pouvoir et sa présence militaire afin de défier l'Ukraine à l'ouest et au sud-ouest, c'est-à-dire dans la région d'Odessa", a expliqué M. Recean, pour qui "l'objectif (de Moscou, NDLR) est de créer de l'instabilité en Moldavie".

Environ 1.500 soldats russes sont toujours stationnés en Transdniestrie.

Le Premier ministre a également déclaré que la Moldavie organiserait probablement des élections législatives en septembre et que selon lui, la Russie entendait faire pression en faveur d'un gouvernement pro-russe qui "accepterait alors de consolider la présence militaire russe".

La Russie a été accusée de s'être immiscée dans l'élection présidentielle de novembre en Moldavie, finalement remportée par la présidente pro-UE Maia Sandu.

Lors d'un référendum organisé en octobre, l'ancienne république soviétique s'est prononcée à une courte majorité en faveur de l'adhésion à l'UE.

Selon M. Recean, la Moldavie pourrait entamer les négociations d'adhésion à l'UE cette année, dans le but de rejoindre les 27 pays membres d'ici à 2030.

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