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Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, la province Sud, le gestionnaire du système électrique Enercal, ainsi que les métallurgistes SLN-Eramet et Prony Resources, ont signé mardi à Nouméa une feuille de route pour amener l'industrie du nickel vers la décarbonation.
L'ambition consiste en une inversion des proportions dans le mix énergétique du territoire: la part des énergies renouvelables, versus celle des sources carbonées, doit passer respectivement de 20/80% aujourd'hui à 70/30% à l'horizon 2030, selon l'accord.
Cet accord-cadre pour une "évolution du paradigme énergétique de la métallurgie du nickel : décarbonation" constitue une avancée "historique", a indiqué Christopher Gygès, membre de l'exécutif calédonien chargé notamment de la transition énergétique, lors d'une conférence de presse.
L'accord-cadre prévoit d'intégrer à terme la troisième usine de traitement du minerai de nickel implantée dans le Nord de la Nouvelle-Calédonie, Koniambo Nickel (KNS), quand la société le souhaitera. Des discussions sont en cours. Cette conversion du modèle énergétique dans cet archipel du Pacifique Sud est devenue primordiale pour "la restauration de la compétitivité de l'activité métallurgique" d'après le document, mais aussi au regard du changement climatique.
La trajectoire repose sur trois piliers : la mise en production d'énergies renouvelables d'origine photovoltaïque à hauteur de 100 mégawatts-crête (puissance maximale) par an, "soit cinq fois plus que la moyenne annuelle calculée depuis 2016", la création de moyens de stockage tels qu'une station de transfert d'énergie par pompage (Step), et des batteries à grande capacité, ainsi que l'installation d'unités de production d'électricité à base de moteurs au gaz afin de stabiliser le réseau.
La société centenaire SLN, filiale d'Eramet, ne produira plus la majorité de son énergie sur son site. Et l'électricité issue du barrage de Yaté, jusqu'alors très largement orientée vers le métallurgiste, rejoindra le réseau.
Des analyses techniques doivent désormais s'enchaîner, avec notamment l'intervention de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Des financements restent également à préciser.