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Derichebourg, spécialiste des services à l'environnement et notamment du recyclage des métaux, a inauguré mardi une nouvelle ligne de recyclage de câbles en cuivre à Escautpont (Nord) avec une capacité de traiter 20 000 tonnes de câbles par an.
Des câbles broyés pour récupérer le cuivre
Cette plateforme de recyclage, qui a bénéficié d'un investissement de 18 millions d'euros et qui emploie 18 personnes, produit du cuivre sous forme de grenaille pour l'industrie à partir de câbles électriques.
La ligne de production industrielle, constituée notamment de broyeur, granulateurs et tables densimétriques, permet de broyer les câbles pour séparer le cuivre du plastique.
La grenaille "sera revendue directement aux fonderies" qui refont "des bobines de cuivre et ça repart dans l'industrie", explique à l'AFP Thomas Derichebourg, directeur général de l'entreprise.
Au vu du prix du cuivre actuellement, "il est impensable de laisser partir des microgrammes de cuivre", estime-t-il. "Le cuivre, se raréfie, il faut le recycler, il faut le collecter et le réinjecter dans l'industrie", martèle-t-il, ajoutant que cette chaîne, en fonction depuis octobre, tourne de 8h à 20h.
Les câbles recyclés proviennent de la démolition de bâtiments, des véhicules hors d'usage ou encore des réseaux numériques et de télécommunication.
Une demande européenne qui pourrait être multipliée par 6 d'ici 2030
Pour cette nouvelle plateforme de recyclage, Derichebourg s'est appuyée sur les méthodes et technologies de sa première installation similaire installée à Saint-Marcel (Saône-et-Loire) depuis mars 2020, qui possède également la capacité de traiter 20 000 tonnes de câbles de cuivre par an.
En Europe, continent dépourvu de ressources naturelles en cuivre, la demande pour ce métal devrait être multipliée par six d'ici 2030, prédit un rapport de l'ONU publié en octobre 2023. Le manque de cuivre est préoccupant pour la transition énergétique, tant le métal rouge est central pour l'électrification des usages, levier majeur de réduction des gaz à effet de serre.
Faute de tissu industriel "favorable" en France, des métaux usagés sont exportés pour être traités souvent dans des pays frontaliers, a déploré l'Ademe en mars, appelant à conserver les gisements de déchets en France, pour répondre à l'augmentation de la demande en métaux recyclés.
