Moldavie : la Transdniestrie, privée de gaz russe, craint de se retrouver totalement « sans électricité »

  • AFP
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Les autorités de la Transdniestrie ont dit lundi craindre que ce territoire séparatiste prorusse de Moldavie se retrouve totalement sans électricité après la fin de l'approvisionnement en gaz russe, Moscou invoquant un différent commercial avec Chisinau.

Près d'un demi-million d'habitants

Ce petit territoire de près d'un demi-million d'habitants qui échappe au contrôle des autorités moldaves depuis la chute de l'URSS a déjà mis à l'arrêt la semaine dernière de nombreuses entreprises industrielles et instauré des coupures nocturnes d'électricité pour la population.

Face à des températures hivernales et aux coupures quotidiennes de chauffage central dans les immeubles, les habitants ont été contraints de se chauffer au bois ou de recourir à des chauffages électriques individuels, accroissant encore la pression sur le réseau électrique.

"En Transdniestrie, nous utilisons aujourd'hui un tiers de plus que la capacité produite, comprenez-vous ? Et si cette situation perdure (...) il pourrait y avoir des dysfonctionnements technologiques et même un incendie", s'est alarmé lundi le dirigeant de ce territoire, Vadim Krasnosselski, dans une adresse à la population.

Si cette situation perdure, "nous nous retrouverons sans électricité", a-t-il averti.

Une dette de plus de 700 millions de dollars selon Gazprom

Le géant russe Gazprom approvisionnait jusqu'à présent la Transdniestrie en gaz via le fournisseur local Tiraspoltransgaz, sans que cette société ne paye pour ces livraisons. La Transdniestrie envoyait les demandes de paiement à Chisinau, faisant augmenter progressivement la dette de la Moldavie envers Gazprom.

Le conflit autour du montant de la dette à régler envers Gazprom - chiffrée à plus de 700 millions de dollars par Moscou, mais estimée à seulement environ 9 millions par Chisinau - a poussé le géant russe à couper le robinet à partir du 1er janvier.

Le reste de la Moldavie est pour l'instant épargné par les coupures, mais dépend pour une grande partie de ses besoins en électricité de la centrale thermique de Cuciurgan, située en Transdniestrie.

Cette importante infrastructure, qui produisait jusqu'à 80% de la production électrique de la Moldavie, n'approvisionne depuis le 1er janvier plus que le territoire de la Transdniestrie et tourne désormais au charbon, avec des réserves estimées début janvier par les autorités à "50-52 jours", soit jusqu'à mi-février.

L'ambassade russe à Chisinau a dit lundi "observer avec inquiétude la détérioration rapide de la situation" sur place, accusant "les médias pro-gouvernementaux" en Moldavie et en Ukraine de "rejeter cyniquement la responsabilité de la crise énergétique" sur Moscou.

L'ambassade russe a ajouté rejeter l'idée selon laquelle "Moscou a abandonné Tiraspol". "Des attaques de propagande" visent selon elle "à saper la confiance des habitants de Transdniestrie dans la Russie". M. Krasnosselski a insisté dans son adresse sur le fait que l'arrêt du gaz russe "est le résultat de l'incapacité de Moldovagaz à payer ses dettes". Selon lui, Chisinau n'a offert aucune aide à la Transdniestrie face à cette situation.

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