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Les cours du pétrole se sont légèrement repliés jeudi, malgré la décision de l'alliance Opep+ de repousser d'un trimestre la hausse de sa production, les opérateurs relativisant son impact sur l'offre.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'est contracté de 0,30%, pour clôturer à 72,09 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en janvier a lui cédé 0,35%, à 68,30 dollars.
A l'issue de sa réunion de jeudi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés de l'accord Opep+ ont renvoyé à avril l'accélération de leur production.
Il s'agissait du troisième report, après un premier décalage d'octobre à décembre puis un deuxième à janvier.
En outre, alors que l'Opep+ avait prévu de revenir progressivement en douze mois sur les réductions de volumes consenties unilatéralement en novembre 2023 par huit de ses membres, soit 2,2 millions de barils par jour, elle a choisi de l'étaler encore davantage.
Le calendrier prévoit désormais de ramener 120.000 barils chaque mois sur 18 mois, jusqu'en septembre 2026, et plus 180.000 sur un an comme envisagé initialement.
"Cette augmentation mensuelle pourra faire l'objet d'une pause ou d'un retour en arrière en fonction des conditions de marché", a même prévenu le groupe.
L'Opep+ est ainsi allé plus loin que le seul report de trois mois, qui était déjà largement intégré par le marché.
Pour Mukesh Sahdev, de Rystad Energy, cette communication "assure un environnement de prix stables à court terme" pour l'or noir.
"La situation n'est pas bonne", a néanmoins estimé Robert Yawger, de Mizuho, "car on est dans le bas de la fourchette resserrée d'évolutions qu'ont connu les prix depuis trois semaines".
L'analyste a renvoyé au dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), selon laquelle "même si les coupes de production de l'Opep+ étaient maintenues, l'offre mondiale dépasserait la demande de plus d'un million de barils par jour l'an prochain".
L'Opep+ "produit 5,8 millions de barils de moins que ses capacités et, dans le même temps, les Etats-Unis sont à un niveau record", a rappelé Robert Yawger, de même que le Canada et l'Argentine.
Parallèlement, la demande mondiale reste moins vigoureuse qu'espéré, en particulier en Chine.
Aux Etats-Unis la forte hausse des stocks d'essence la semaine dernière, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), témoigne d'un décalage entre le rythme très soutenu des raffineries et la consommation de produits pétroliers.
Signe de ce déséquilibre, le prix de gros du fuel de chauffage est descendu jeudi à son plus bas niveau depuis six semaines, bien que les températures se soient nettement raffraîchies ces derniers jours dans le centre, le nord et le nord-est des Etats-Unis.