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L'UE a besoin du nucléaire et du gaz comme "sources d'énergie stables", a déclaré vendredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, à l'issue d'un sommet où les Vingt-Sept ont apporté, selon Paris, un soutien "large" à l'atome civil.
Alors que l'UE doit réduire drastiquement ses émissions de CO2 pour lutter contre le changement climatique, "il est évident qu'il faut davantage d'énergies renouvelables propres", comme l'éolien et le solaire, qui offrent "beaucoup d'indépendance" au continent à l'heure où flambent les cours du gaz, a estimé la cheffe de l'exécutif européen, lors d'une conférence de presse. Mais "à côté (des renouvelables), nous avons besoin d'une source d'énergie stable : le nucléaire et, pendant une période de transition, bien entendu, le gaz", a-t-elle ajouté. Les centrales nucléaires ont l'avantage de n'émettre quasiment aucun CO2 dans l'atmosphère.
La Commission européenne doit proposer avant la fin de l'année une liste des énergies considérées comme vertueuses pour le climat, dite "taxonomie verte". Cette classification ouvrira l'accès à la finance verte, donnant un avantage compétitif crucial aux filières reconnues.
"Jamais un soutien aussi clair et aussi large sur la nécessité de recourir à l'énergie nucléaire pour atteindre nos objectifs climatiques n'avait été exprimé" parmi les États membres, s'est félicité vendredi le président français Emmanuel Macron, alors que la France se prépare à relancer la construction de centrales nucléaires. Il a affirmé que la Commission avait "rappelé son engagement" à publier sa classification, qui pourrait inclure le gaz et le nucléaire, "d'ici la fin de l'année".
"Une très grande majorité d'États membres" a souhaité inclure à la fois le gaz et le nucléaire dans la taxonomie, avait indiqué jeudi soir un diplomate européen à l'AFP. Deux autres responsables avaient confirmé une telle "majorité".
Dans le contexte de la crise des prix du gaz, dix États de l'UE emmenés par la France avaient publié mi-octobre, une tribune soutenant le nucléaire. D'autres pays comme l'Allemagne, l'Autriche ou le Luxembourg y sont farouchement opposés, épinglant le problème du stockage à très long terme des déchets radioactifs.
Début octobre, le vice-président de l'exécutif européen Valdis Dombrovskis avait déjà défendu le nucléaire lors d'une réunion des ministres des Finances de l'UE, appelant à reconnaître son rôle "en tant qu'énergie bas carbone dans notre effort" de réduction des émissions de CO2.