Londres nationalise l'opérateur du réseau électrique pour sa transition énergétique

  • AFP
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Le gouvernement britannique a annoncé vendredi qu'il débourserait 630 millions de livres (746 millions d'euros) pour racheter l'opérateur du réseau électrique britannique ESO à l'entreprise privée National Grid, un projet de longue date dans le cadre de sa transition énergétique.

Le transfert d'ESO dans le giron de l'Etat avait été annoncé par le précédent gouvernement conservateur en avril 2022.

La nationalisation aurait dû intervenir dès cet été, mais avait été retardée par la tenue des élections législatives en juillet.

Chargée de superviser l'équilibre entre l'offre et la demande, la nouvelle entité, baptisée Opérateur national du système énergétique (Neso), doit contribuer à "faire de la Grande-Bretagne une superpuissance des énergies propres", assure le ministre de l'Energie Ed Miliband dans un communiqué.

Il justifie cette nationalisation par la nécessité pour le pays d'abandonner "les marchés coûteux et incertains des combustibles fossiles au profit d'une énergie propre, bon marché et produite sur place".

Concrètement, le Neso permettra de connecter plus efficacement "les nouveaux projets de production au réseau électrique", est-il précisé dans ce communiqué, publié conjointement avec l'entreprise.

Le gouvernement promet, aussi, que l'opération contribuera à "réduire les factures à long terme".

L'exécutif travailliste, tout juste élu, a lancé en juillet son grand plan sur les énergies vertes avec l'ambition de faire du Royaume-Uni un "leader mondial" du secteur.

Sa stratégie repose notamment sur la création de Great British Energy, une nouvelle entité publique dotée de 8,3 milliards de livres pour investir dans les éoliennes flottantes, l'énergie marémotrice ou encore le nucléaire.

Great British Energy et le Neso devront "travailler côte à côte pour déployer les énergies renouvelables", insiste le gouvernement dans le communiqué.

- Opérationnel en octobre -

ESO ne produit pas d'électricité et ne possède pas le réseau de transport.

National Grid, qui avait été privatisée en 1990, conserve donc la propriété de ses réseaux physiques (c'est-à-dire notamment les câbles et les pylônes en Angleterre et au Pays-de-Galles), a précisé à l'AFP un porte-parole de l'entreprise.

Le Neso, dont le lancement est prévu le 1er octobre, sera chargé de "superviser la planification stratégique et la conception" des réseaux d'électricité mais aussi de gaz dans le pays, est-il précisé dans le communiqué.

A l'image du réseau électrique, le réseau de gaz en lui-même restera propriété d'un consortium formé par le fonds d'investissement australien Macquarie et British Columbia Investment Management Corporation (BCI).

"Nous n'acquérons pas le réseau lui-même" et l'opérateur "assumera uniquement les rôles plus stratégiques et à plus long terme de planification, de prévision et de commercialisation", a précisé à l'AFP un porte-parole du gouvernement.

En France, le gouvernement avait renationalisé à 100% EDF, afin de relancer le nucléaire et dans le cadre d'une politique de réindustrialisation du pays.

Le rachat du géant énergétique français était une opération bien plus importante, Paris ayant dû débourser près de 10 milliards d'euros pour acquérir les 16% qu'il ne possédait pas déjà dans l'entreprise.

En juillet, le gouvernement travailliste a déposé un projet de loi pour lancer une autre renationalisation, cette fois-ci progressive: celle du rail, où la plupart des compagnies ferroviaires sont privées.

Une promesse de longue date destinée à répondre à "des années de performances mauvaises et inacceptables".

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