L'État poursuivi pour « inaction » en faveur des énergies renouvelables

  • AFP
  • parue le

Un bureau d'étude spécialisé dans les projets éoliens et photovoltaïques a déposé auprès du Conseil d'Etat un recours contre l'Etat pour son "refus" d'accélérer concrètement le développement des énergies renouvelables, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Eolise, société d'ingénierie basée à Poitiers, avait adressé en octobre au gouvernement une demande listant des mesures réglementaires jugées nécessaires notamment pour accélérer les procédures d'autorisation des projets, aujourd'hui lentes et complexes.

Le recours, déposé en février, demande au Conseil d'Etat d'"annuler le refus implicite opposé à la demande" et d'enjoindre à l'Etat de prendre "toutes les mesures utiles" pour développer les énergies renouvelables, a expliqué à l'AFP l'avocat du bureau d'étude, Me David Deharbe, du cabinet Green Law Avocats.

"La Première ministre et la ministre de la Transition énergétique ont accusé réception (de la demande adressée en octobre), mais n'y ont pas répondu. Nous demandons au Conseil d'Etat d'examiner ce refus de prendre des mesures réglementaires", a-t-il précisé.

Eolise propose 10 mesures, parmi lesquelles la communication obligatoire de la cartographie des zones favorables à l'éolien, la sensibilisation du public ou la limitation de la portée de certains référés-supension qui freinent localement certains projets, via l'imposition de "l'urgence climatique" ou "énergétique"pour accélérer les projets.

Pour Eolise, "le vote récent du Parlement sur la loi dite d'accélération des énergies renouvelables a acté le caractère incontournable de ces énergies dans notre mix énergétique". Mais "dans un contexte de crise climatique et énergétique, cette loi ne permettra pas de développer ces énergies en France et d'atteindre les objectifs prévus", estime la société dans un communiqué, jugeant que "la loi fait l'impasse sur les mesures concrètes et indispensables", nécessaires.

Les requérants ne s'attendent pas à une issue "avant au moins un an".

Le ministère de la Transition énergétique, sollicité par l'AFP, n'a pas souhaité faire de commentaire.

Commentaires

Grunblatt

Ce genre de plainte me paraît plus que surprenant: bientôt ce seront les avocats qui dicteront au gouvernement son ordre du jour et ce qu'il doit faire en priorité.
Il me semblait qu'en démocratie le gouvernement était contrôlé vpar le parlement pas par des boîtes d'avocats.

Vlady

Quand un gouvernement failli à son devoir -- respect de la loi -- ,, le peuple a le droit de lui demander des comptes ! Après tout , c ' est le peuple qui installe ses représentants ...

Lecteur 92

Chacun a le droit de chercher à gagner sa vie ... L'exploration et l'élargissement de voies judiciaires "frontières" peuvent être à cet égard intéressants, facilités par l'évolution d'un législateur qui cherche à plaire aux groupes de pression expansionnistes en leur lâchant des fausses copies de droits nouveaux.

Serge Rochain

Un gouvernement n'est heureusement pas intouchable, il n'a notamment pas le droit d'enfreindre la loi.
Cette loi d'accélération étant actée, elle doit être appliquée et pas ignorée.
Le cabinet d'avocat de fait pas la loi, il exige son application au nom de son client.
Aux juges de dire le droit et en l'occurrence si le gouvernement agit contre l'application de la loi.

Zamur

Qui paie ? Encore nous ? La dette de l'état augmente chaque année d'environ 90 000 000 000 euros.

Serge Rochain

Conclusion, il ne faut pas non plus indemniser les vistimes d'accidents de la route provoqués par des chauffards sans assurance parce que c'est nous qui payons à leur place..... et encore on n'a pas élu les chauffards !

grunblatt

"Cette loi d'accélération étant actée," ce n'est pas vrai, cette li est toujours en discussion entre sénat et assemblée nationale et de plus une loi n'est applicable que quand les décrets d'application sont promulgués ce qui typiquement prend de l'ordre d'un anv

Serge Rochain

Monsieur Grumblatt croit encore qu'on est en démocratie ! La loi est actée dès que Macron a décidé qu'il fallait accélérer les procédures, les prefets et autres fonctionnaires impliqués dans sont exécution ont déjà reçu les ordres et commencé l'exécution..... n'en doutez pas ! Les formalités parlementaires suivront, à la traine comme d'habitude car n'étant que pour la forme, rien ne presse. Par exemple, comme pour la construction des nouveaux EPR dont les fondations étaient déjà coulées quand les tractatiosn administratives n'avaient pas encore débutées ! Ce qui ne les empéchera pas de multiplier les retards par la suite.

Grunblatt

Une somme de mensonges époustouflante de la part de Serge Rochain ( notez que j'essaye de ne pas écorcher votre nom) .
Cette réponse est telle que je ne vais pas continuer à répondre à une telle personne

AMIMER

Dans notre secteur : ouest de la Creuse, nord de la Haute Vienne, Eolise veut implanter des éoliennes industrielles : 150 m de diamètre, 200 m de hauteur. Plus hautes que celles du parc off shore de Saint Nazaire. A St Nazaire on est à 12 km de la côte, chez nous ces engins sont prévus à 600 mètres des habitations. Les conseils municipaux, les communautés de communes, les habitants, sont contre. Eolise espère obtenir sous prétexte "d'urgence climatique", le droit de passer outre.
Tout cela pour un rendement de moins du quart de la puissance installée ! Ces entreprises privées n'ont aucun souci d'intérêt public ou climatique. Elles recherchent leur profit. C'est légitime mais c'est pour cela qu'on ne doit pas les laisser libres d'agir à leur gré.

Serge Rochain

Encore un qui confond le rendement qui en l'occurence est de 98% avec le facteur de charge qui se constate et qui est généralement conforme aux prévisions. Le facteur de charge est le rapport entre ce que produit le dispositif sur une durée de référence, assez longue pour englober les variations saisonnieres donc souvent l'année, sur ce qu'il produirait en fonctionnant au maximum sur toute la durée de la période de mesure.
Votre voiture est elle une mauvaise voiture parce qu'elle ne roule pas tout le temps à sa vitesse maximale ?
Le rendement d'une éolienne est un des meilleur qui soit car il est le rapport entre la puissance fournie à l'entrée du dispositif rapporté à la puissance fournie à sa sortie. Il concerne tous les dispositifs de transformation d'une forme d'énergie en une autre forme. Ici la transformation de l'énergie mécanique qui s'exerce sur les pales de l'éolienne en énergie électrique fournie par l'alternateur en prise sur l'axe de rotation de l'hélice et ce rapport est excellent à hauteur de 98%.Monsieur Amimer, environ 3 fois supérieur à celui d'un réacteur nucléaire.

sirius

Les ploutocrates éoliens ne reculent devant aucun procédé pour défendre leurs intérêts . Bien entendu au nom de la défense de la planète!

Zamur

Bizarrement, les promoteurs de l'éolienne ont du mal à publier des bilans énergétiques: quantité de l'énergie produite par rapport à l'énergie nécessaire à leur construction. Ou de bilans financiers, sans des subventions officielles ou camouflées dans le prix du kWh.

Serge Rochain

Non, ce qui est bizare c'est ce que vous écrivez, car les informations dont vous dites qu'elles seraient cachées sont au contraire bien connues et publiées aussi bien dans les statistiques officielles que dans les rapports du syndicat des entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables et plus spécialement le syndicat de l'éolien.Il suffit de se connecter sur les sites correspondant pour les consulter, mais pour cela il faut ne pas se contenter des bruits de comptoires de bistrots qui passent à porter de vos oreilles, car ce qui se colporte le plus rapidement c'est précisément toutes les fakes qui peuvent nuire aux renouvelable puisu'ils font de l'ombre au nucléaire.

Vlady

Avez-vous seulement vu une centrale nucléaire de l ' intérieur ? Les quantité phénoménales d ' acier et de béton , la complexité de la fabrication de la cuve , son couvercle , les générateurs de vapeur , éléments les plus plus fragiles du circuit nucléaire , qu ' il faut remplacer tous les 20 ans , les tonnes de béton nécessaires pour enfermer les déchets produits annuellement , les enfouir sous chape de béton armé , le combustible usagé qu ' on enfoui dans des centaines de KM de galeries solidement bétonnées à 400 M sous terre -- ça doit tenir le coup pendant de millénaires -- , etc..... Après ça , on viendra parler du coût de la fabrication des éoliennes ....

Vlady

Pourquoi la France tergiverse autant , alors que les Britanniques ont déjà construit plus de 2.500 éoliennes offshore , et elle continue , pendant que la France vient de mettre en service sa PREMIÈRE éolienne maritime ?? Retards dans les renouvelables , retards dans le nucléaire : c ' est pas très glorieux ????

grunblatt

en partie parce que l'offshore en mer du nord est dans des zones de faible profondeur d'eau ce qui n'est pas la situation géographique française ce qui rend les problèmes techniques plus importants et les couts incomparables avec les couts en UK, Danemark, Belgique etc...

Serge Rochain

@Grumblatt
Nous avons les mêmes coûts sur la façade Nord, mer du Nord et Manche, des coûts assez voisins en Atlantique si on ne s'éloigne pas trop des côtes, c'est-à-dire comme les anglais sur leur façade Ouest, et seule la Méditerrannée impose le flottant même pres de côtes .

Vlady

La Côte d ' Opale est dans le prolongement de la côte belge . Alors qu ' avec ses 60 KM la Belgique a déjà installé 600 éoliennes ,-- 300 autres sont en cours -- , la France serait dans l ' impossibilité d ' en faire autant ? Il est vrai que la frontière française est imperméable , elle sait arrêter la radioactivité ... Racontez ça à un cheval de bois et vous l ' entendrez hennir .....

Serge Rochain

Croire notre solution ponctuelle éternelle, et croire que nous sommes un modèle pour la planète nous entraine dans la plus grande des confusions.
Parmi les actualités qui font le quotidien, certaines vivent plus longtemps que d’autres, au point d’être devenues des permanences statistiques. La lutte pour convaincre du bienfondé du nucléaire ou des énergies renouvelables est de celles-là. Sur ces sujets, souvent entretenus par des lobbys, les échanges, plus ou moins acerbes, vont bon train sur les forums et les réseaux sociaux où chacun ne voit midi qu’à la porte de ses convictions, le plus souvent produites par un naïf embrigadement. En France en particulier, nous vivons un moment charnière de notre histoire énergétique-électrique avec l’arrivée en fin de carrière du réseau nucléaire que nous avons choisie de créer il y a maintenant un peu plus de 50 ans. On peut certes prolonger un peu la durée de vie de ces moyens de production moyennant la modernisation nécessaire que divers évènements à travers le monde nous ont enseignés, notamment sur le plan de la sécurité. Mais le problème n’est plus vraiment là aujourd’hui, car nous n’avons pas le choix, nous n’avons aucune solution de rechange immédiate. Une insouciance coupable tellement nous étions sûrs de nos arrières. Un avenir cela se prépare sans faire l’autruche. Inutile donc de se battre pour le passé, ni même pour le présent, il s’agit de la recherche d’une solution d’avenir à préparer dès aujourd’hui pour qu’elle soit opérationnelle lorsque notre ancienne solution devenue trop chère ou trop périlleuse ne pourra plus être maintenue.
Reproduire les solutions actuelles avec du neuf, de nouveaux réacteurs nucléaires ? Voyons où cela nous mène sur le stricte plan de la logique et sans même faire référence à des comparaisons d’évolution du prix du Wh.
Cette solution, que certains appellent de leurs vœux, quoi que fasse la France, et même quoi que fasse l’Europe dont nous sommes aujourd’hui partie intégrante, ne résoudra aucun des deux problèmes fondamentaux qui se posent à la planète entière aujourd’hui :
- La finitude des ressources extraites du sol et transformées en chaleur.
- L’emballement climatique qui résulte de leur combustion.
La transformation en énergie de la matière extraite du sol, indépendamment de bien d’autres inconvénients, est un vol du capital de la planète car il ne pourra jamais lui être rendu sous quelque forme que ce soit. Alors que l’extraction de la matière qui n’est que transformée en d’autres matières, comme on le fait dans les alliages de métaux, n’est qu’un emprunt provisoire qui retournera à la Terre un jour ou l’autre, dans sa phase de recyclage final qui ne sera généralement pas le premier, car la plupart des métaux peuvent avoir plusieurs vies et donc plusieurs recyclages. Ce n’est évidemment pas le cas de tous ce qui est transformé en énergie, comme les allumettes, ces matières ne servent qu’une fois, et contrairement aux allumettes, certains comme l’uranium laissent derrière eux des déchets que l’on ne sait pas traiter pour les rendre inactifs sur le plan radiologique.

Si on néglige ce dernier constat, le balayant d’un revers de main « après nous le déluge », on peut, bien sûr, dire que nous avons notre solution nucléaire et que les autres n’ont qu’à se débrouiller… mais alors pourquoi prétendre que nous nous soucions de l’avenir de nos descendants en émettant si peu de CO2 grâce à notre solution nucléaire s’ils doivent périr pas la faute de nos voisins qui n’ont pas adoptés notre miraculeuse solution nucléaire ? Je n’y vois que de l’hypocrisie, sauf si l’ensemble de nos colocataires de la planète adoptent également notre solution nucléaire, nous serons alors tous sauvés, et grâce à nous…. le modèle.
Mais alors, si l’ensemble des pays de la planète nous copie combien cela représente-t-il de réacteurs nucléaires ? On peut approximativement dire que si 56 réacteurs satisfont au besoin de 66,5 millions de français, pour la totalité des habitants de la planète, soit 7,8 milliards en 2020, une simple règle de trois nous dit qu’il faudra disposer de 6568 réacteurs nucléaires. Or, l’AIEA que l’on ne peut pas soupçonner de minimiser l’estimation des ressources mondiales en uranium nous dit qu’il reste un siècle de consommation au rythme actuel de son extraction. Le rythme actuel de consommation correspond aux besoins des 437 réacteurs nucléaires en activité dans le monde. Une autre règle de trois nous apprend donc que doté de ce nouveau parc de réacteurs, dont la vocation est de sauver la planète selon notre modèle d’émission carbone, nous devons diviser ce délai du siècle par le quotient de 6568/437, et nous voilà à cours de carburant dans moins de 7 ans…. Même pas le temps qu’il faut pour construire ½ EPR. La conclusion s’impose donc, la France, son modèle, et sa meilleure volonté ne sont pas l’exemple à suivre pour sauver la planète, contrairement à ce que je le lis souvent sur les forums.
Le système qui nous sauvera, doit être valable pour tous, nous n’avons sur cette planète aucun passe-droit particulier en tant que France. Le nucléaire n’est donc une solution pour personne.

Tôt ou tard, et sans attendre l’échéance de ces 7 ou 100 années, il faudra donc nous tourner vers un autre fournisseur d’énergie, moins pingre, et dont, à notre échelle, on peut dire qu’il est éternel et plus généreux que notre pauvre planète…. le Soleil. Pourquoi ne pas l’avoir fait il y a 50 ans ? Parce que nous ne savions pas le faire à l’époque, nous n’avions pas les technologies nécessaires, mais ce temps est révolu, maintenant nous savons. Aujourd’hui nous sommes tributaires à 100% de l’étranger pour alimenter nos centrales nucléaires, la dernière mine française d’uranium a été fermée il y a 20 ans, mais il faut aussi savoir que nos productions intérieures n’ont jamais été suffisantes, dès le début de l’ère nucléaire nous nous sommes tournés vers le Niger, et aujourd’hui essentiellement le Kazakhstan, comme toutes les nations nucléarisées.
Les renouvelables locaux, c’est aussi la seule façon pour tous les pays de la planète de s’assurer de leur indépendance énergétique, personne ne peut, à nous comme aux autres, nous voler notre Soleil, notre vent, nos marrées, nos fleuves, nos forêts, notre agriculture, notre géothermie, tout ce qui peut être source de notre électricité sans laisser de résidus millénaires derrière nous, et sans piller la planète. Ce tout, c’est notre renouvelable et c’est vrai pour tous les pays du monde. Hors des renouvelables, point de salut.
https://www.editions-complicites.fr/pages-auteurs/serge-rochain/

Ajouter un commentaire