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Les réacteurs nucléaires de 900 MW, qui sont les plus anciens et les plus nombreux du parc français, sont "peu voire pas" concernés par le phénomène de corrosion qui affecte des réacteurs plus récents, ce qui pourrait s'expliquer par des différences de conception, a indiqué mardi le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
"À ce stade, au titre de la corrosion sous contrainte, EDF a procédé à la mise à l'arrêt ou à la prolongation d'arrêts programmés de 12 réacteurs pour expertise approfondie et le cas échéant réparation", a souligné Bernard Doroszczuk lors d'une audition devant des parlementaires.
Ces problèmes de corrosion ont été détectés ou soupçonnés au niveau de soudures des coudes des tuyauteries d'injection de sécurité - qui permettent de refroidir le réacteur en cas d'accident - reliées au circuit primaire. Cette corrosion dite "sous contrainte" se traduit par des petites fissures.
Dans le détail, il s'agit des quatre réacteurs les plus récents et les plus puissants (1 450 MW), dits du palier N4, de cinq des 20 réacteurs de 1 300 MW et de trois des 32 réacteurs de 900 MW. "À ce stade, les réacteurs du palier N4, ceux de Civaux et de Chooz, sont les plus affectés et sont plus affectés que les réacteurs du palier 1 300 MW. Et au vu des résultats d'expertise menés sur un certain nombre de réacteurs de 900 MW, il semble que ces réacteurs soient peu voire pas affectés par le phénomène à ce stade", a indiqué M. Doroszczuk.
Les analyses "semblent à ce stade privilégier une cause prépondérante, qui est liée à la géométrie des lignes des tuyauteries", a-t-il poursuivi. Les réacteurs les plus anciens (900 MW) ont en effet été construits selon une conception directement héritée du groupe américain Westinghouse, tandis que la conception des modèles suivants a été "francisée". "Si cette hypothèse était confirmée, elle pourrait expliquer pourquoi les réacteurs les plus anciens ne sont pas ou peu affectés", a fait valoir M. Doroszczuk.
Il a aussi précisé qu'EDF avait remis sa stratégie de contrôle sur l'ensemble du parc "vendredi dernier". Des inspections seront en outre effectuées lors de visites décennales prévues sur certains réacteurs cette année. "Si les résultats de ces contrôles réalisés en visite décennale mettaient en évidence des défauts d'ampleur, il faudrait ajuster la stratégie et peut-être prévoir la mise à l'arrêt de précaution de réacteurs supplémentaires", a déclaré le président de l'ASN.
Sur son parc de 56 réacteurs, EDF en compte actuellement 29 à l'arrêt. Ce n'est donc qu'"une partie" qui est indisponible pour les problèmes de corrosion, a souligné le gendarme du nucléaire.