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Les cours du pétrole hésitent vendredi, après avoir grimpé la veille, le marché évaluant encore la possibilité que des installations pétrolières russes soient touchées par des tirs ukrainiens.
Vers 11H50 GMT (12H50 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier perd 0,47% à 73,88 dollars, après avoir ouvert la séance en hausse.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, recule de 0,54% à 69,72 dollars.
Le Kremlin s'est dit vendredi certain que les Etats-Unis ont "compris" le message de Vladimir Poutine dans son allocution de la veille, où il a revendiqué le tir contre l'Ukraine d'un nouveau missile conçu pour porter une ogive nucléaire.
Il a également indiqué que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux qui autorisent l'Ukraine à utiliser leurs armes sur le sol russe.
"Peu importent les limites d'utilisation que le Royaume-Uni et les États-Unis imposent à l'Ukraine, ce que le marché craint, c'est une destruction accidentelle des installations pétrolières, gazières ou de raffinage", souligne Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, "qui causerait des dommages à long terme et accélérerait aussi la spirale de la guerre".
En Iran, la situation est également tendue, alors que le pays a annoncé vendredi mettre en service de "nouvelles centrifugeuses avancées" dans le cadre de son programme nucléaire, en représailles à l'adoption à Vienne d'une résolution rappelant Téhéran à ses obligations en vertu du Traité de non-prolifération (TNP).
De l'autre côté, le marché prend également en compte "la baisse mensuelle de la demande de pétrole de la Chine, une Opep+ hésitante" sur une éventuelle poursuite des coupes volontaires de production et "un dollar américain déchaîné", qui renchérit le coût du baril, tempère Tamas Varga.
Côté gaz, "l'arrivée d'un temps froid en Europe aggrave la situation et la dépendance, bien que moindre (depuis le début du conflit, ndlr), du continent au gaz russe reste un réel problème", souligne l'analyste.
Le géant gazier russe Gazprom a par ailleurs interrompu, le week-end dernier, ses livraisons à l'Autriche, encore très dépendant de ce fournisseur, sur fond de contentieux contractuel.
Jeudi, le gouvernement américain a annoncé une série de sanctions qui visent notamment le bras financier de Gazprom, Gazprombank, ainsi qu'une cinquantaine d'autres d'établissements bancaires russes afin de limiter "l'accès au système financier international" et réduire le financement de l'effort de guerre russe en Ukraine.