- AFP
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Les associations françaises du Réseau action climat (RAC) ont exprimé jeudi leur inquiétude à l'approche de la COP29 qui s'annonce "particulièrement difficile à bien des égards", évoquant les "crispations" autour de la finance climatique mais aussi des droits humains en Azerbaïdjan.
"Face à une accélération de l'urgence climatique, les pays doivent s'attaquer à la racine du problème en faisant de la sortie des énergies fossiles une réalité, et en donnant les moyens financiers aux pays les plus vulnérables d'opérer leur transition énergétique tout en répondant aux impacts", souligne le RAC dans un communiqué, appelant les pays développés, "émetteurs historiques" de gaz à effet de serre, à "prendre leurs responsabilités".
"Si les pays développés ne mettent pas l'argent sur la table, ça va poser un sérieux problème pour la suite", a estimé lors d'une conférence de presse Gaïa Febvre, responsable des politiques internationales du RAC.
"La finance est un sujet de crispation, car elle pose des questions de justice et de responsabilités", relève la militante alors que les organisations réclament que les pays développés fournissent "au moins 1.000 milliards de dollars par an, sous forme de subventions" et non de prêts qui "alimentent la spirale de la dette".
Autre écueil: "Il ne faut pas utiliser l'élargissement de la base des contributeurs", réclamé par l'Union européenne et les Etats-Unis qui veulent voir la Chine ou certaines puissances du Golfe participer à l'effort demandé, "pour éviter d'avancer des chiffres".
Il faut également "appeler les gouvernements à mettre en place sans attendre des taxes socialement justes et progressives sur les secteurs et individus les plus émetteurs, afin de garantir que les principaux responsables paient pour répondre à l'urgence climatique", estime le RAC.
L'autre priorité de la COP29, organisée du 11 au 22 novembre, sera l'application de l'accord arraché lors de la COP28 sur la sortie progressive des énergies fossiles. "Ce qui a été acté à Dubaï est extrêmement fragile diplomatiquement", souligne Romain Ioualalen, représentant de l'ONG Oil Change International, notant "un fossé béant entre la rhétorique et ce qui se fait réellement sur le terrain".
Enfin, les ONG ont réaffirmé leur inquiétude concernant les droits humains durant cette COP en Azerbaïdjan, dont le "bilan est terrible" en la matière. Avec ces derniers mois une forte "répression pour étouffer toute opposition", a jugé Myrto Tilianiki, chargée de plaidoyer environnement et droits humains à Human Rights Watch France.