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Les cours de l'or noir ont reculé mardi, lestés par le maintien du calendrier de hausse progressive de production, à partir du mois d'avril, de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a lâché 0,81% à 71,04 dollars après être passé brièvement sous les 70 dollars, à 69,75 dollars, son plus bas depuis septembre dernier. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en avril, a perdu 0,16% à 68,26 dollars.
Invoquant notamment les "perspectives positives du marché", les membres de l'Opep+ "ont réaffirmé leur décision, convenue le 5 décembre 2024, de procéder à un retour progressif et flexible des ajustements volontaires de 2,2 millions de barils quotidiens à partir du 1er avril 2025", selon un communiqué du cartel lundi soir.
Mais la réintroduction de barils sur le marché "marque un changement dans le comportement" de l'organisation, qui avait jusqu'alors repoussé à trois reprises l'échéance "dès que le Brent s'affichait sous la barre des 75 dollars", expliquent Helge André Martinsen et Tobias Ingebrigtsen de DNB.
Si l'Opep+ applique son plan de retour de 120 000 barils quotidiens supplémentaires par mois pendant 18 mois, "nous nous attendons à ce que le Brent plonge dans une fourchette entre 60-70 dollars" et "l'offre excédentaire augmentera progressivement", affirment les analystes de DNB.
"Avec leur décision, les pays de l'OPEP+ répondent aux demandes du président américain Trump, qui avait appelé l'OPEP à augmenter la production de pétrole", a souligné dans une note Carsten Fritsch, de Commerzbank.
Donald Trump qui veut "forer à tout-va" pour faire chuter le prix de l'énergie, avec l'objectif affiché de lutter contre l'inflation, avait invité le cartel à augmenter sa production en déclarant à l'occasion du forum de Davos le 23 janvier dernier: "je vais demander à l'Arabie saoudite et à l'Opep de baisser le coût du pétrole."
Pour Jorge Leon, de Rystad Energy, la décision du cartel n'est toutefois pas intégralement liée à Donald Trump, car certains membres de l'Opep+ souhaitaient déjà augmenter la production en décembre au détriment des prix, et "des pays comme le Kazakhztan et l'Irak ont régulièrement produit plus que leurs quotas" ces derniers mois, posant le problème de la conformité au sein du groupe.
Par ailleurs, "en dessous des 60 dollars les producteurs américains souffriraient" à cause d'une rentabilité trop faible, prévient M. Leon, il s'agit donc de maintenir un "équilibre délicat" pour contenter l'ensemble des acteurs pétroliers.